Après les attentats, le foot a repris ses droits, dans un bien étrange climat. Mardi soir, au sortir d'un long week-end de deuil marqué par l'annulation de nombreux événements sportifs, des matchs étaient programmés partout en Europe, amicaux ou déterminants pour la qualification pour l'Euro 2016 que doit organiser la France.
À Londres, où l'Angleterre a dominé les Bleus (2-0), Wembley a résonné d'une Marseillaise que même le prince William a chantée, au côté de Didier Deschamps, et qui a aussi été jouée avant Roumanie - Italie ; à Bruxelles, on a annulé la rencontre prévue entre la Belgique et l'Espagne, tout comme à Hanovre, où une menace terroriste sérieuse et concrète a contraint à l'annulation de la rencontre entre l'Allemagne et les Pays-Bas ; en Turquie, on a sifflé (pendant) la minute de silence.
À Copenhague, un match crucial devait se jouer. Il a non seulement bien eu lieu, sans problème de sécurité, mais a également triomphé des circonstances affligeantes en proposant un beau spectacle. La Suède, emmenée par le buteur du PSG Zlatan Ibrahimovic, venait au Parken de la capitale danoise pour tenter de composter son billet pour le prochain Euro en match retour de barrages contre le Danemark, après sa victoire 2 à 1 sur ses terres. Et ce fut de n'être qu'une formalité, sous les yeux de supporters royaux.
Un mois après avoir assisté, au même endroit, à la défaite danoise en amical contre l'équipe de France, le prince héritier Frederik de Danemark et son fils aîné le prince Christian (10 ans) ont eu droit à une rencontre beaucoup plus palpitante, surtout dans les dernières minutes, où ils ont pu espérer jusqu'au bout que les leurs se qualifieraient in extremis pour le prochain rendez-vous continental. Le prince Joachim, qui a rendu hommage aux victimes des attentats, était également là, avec son fils le prince Felix (13 ans).
Zlatan, dont ç'aurait pu être le chant du cygne, avait auparavant inscrit un doublé, d'abord à la réception d'un corner à la 19e minute, puis sur coup-franc à la 76e. La messe semblait dite, jusqu'à la réduction du score signée Poulsen à la 81e et l'égalisation de Vestergaard à la 91e. Deux minutes plus tard, le Danemark avait même une occasion de l'emporter... Raté. Christian n'avait plus qu'à remballer son écharpe officielle jusqu'à la prochaine fois.