L'interview que Gary Oldman a accordée au magazine Playboy fait de plus en plus de bruit. Dans ce long entretien donné au magazine de charme, l'acteur britannique parle sans langue de bois, défendant les comportements controversés de Mel Gibson ou encore d'Alec Baldwin. Mais par ses propos, le héros de Dracula entre lui aussi dans la catégorie des stars "polémiques".
Hollywood devrait tourner la page sur les commentaires antisémites de Mel Gibson en 2006, puisque de toute façon, tout le monde dit des choses de ce genre en privé... Voilà en substance ce que pense Gary Oldman, et il s'en explique dans le magazine Playboy. Le comédien s'insurge contre le "politiquement correct" qui règne à Hollywood.
"Je ne sais pas à propos de Mel", explique-t-il lorsqu'il est interrogé sur la star de l'Arme fatale, devenue persona non grata au cinéma. "Il était saoul et il a dit certaines choses, mais on dit tous ce genre de choses. Nous sommes des putains d'hypocrites ! C'est mon avis. Le policier qui l'a arrêté n'a donc jamais employé le mot 'nègre' ou 'putain de juif ?' Je suis très honnête, c'est l'hypocrisie de cette histoire qui me rend dingue." Alec Baldwin reçoit également le soutien de Gary Oldman. Le héros de 30 Rock avait traité de "pédés" ceux qui ne le laissaient pas sortir tranquillement de chez lui.
Gary Oldman s'attarde toutefois avec insistance sur le cas Gibson : "Il est désormais exclu, considéré comme un lépreux. (...) On essaie tous d'être politiquement corrects. C'est ce qui m'énerve. Ce n'est que de l'hypocrisie, le fait qu'on se dise tous : 'Ah mais n'est-ce pas choquant ?" Les faits en question qui remontent à 2006 portent sur l'arrestation de Mel Gibson, après des suspicions de conduite en état d'ébriété à Malibu. Il avait demandé au policier s'il était juif et lui avait ensuite dit : "Putain de juif. Les juifs sont responsables de toutes les guerres dans le monde." L'acteur s'était par la suite excusé, justifiant ses paroles en assurant qu'il avait traversé un moment de folie. Cependant, il a été aussi lourdement critiqué pour l'image son film, La Passion du Christ, donnait des juifs.
Le méchant de Léon n'épargne pas les Oscars qui l'ont nommé pour La Taupe : "Si on n'avait pas voté pour 12 Years a Slave, ça voulait dire qu'on était raciste. Il faut faire très attention à ce que l'on dit. J'ai effectivement des opinions que la plupart des gens à Hollywood ne partagent pas, mais ça ne fait pas de moi un fasciste ou un raciste."
Conscient de l'aspect controversé de son discours dans Playboy, Gary Oldman précise : "Cette interview tourne mal." Il réalise qu'il "défend toutes les mauvaises personnes" : "Vous devez couper la moitié de ce que j'ai dit, parce que sinon j'ai l'air d'un bigot." La conversation sera également l'occasion pour lui de dire que le monde va à sa perte, "culturellement, politiquement, partout où on regarde". La fin du monde - ou presque - a justement lieu dans son nouveau film, La Planète des singes - L'Affrontement (en salles le 30 juillet).