Oscars 2014, toute la cérémonie: De Gravity à 12 Years a Slave, sacre et émotion
Publié le 3 mars 2014 à 06:50
Par Samya Yakoubaly | Rédactrice
Cinéphile, elle adore regarder des bande-annonces et des moments historiques à la télévision. Le prochain James Bond ou le discours d’investiture de Barack Obama lui donnent les mêmes frissons.
Ambiance durant l'annonce des nominations de la 86e cérémonie des Oscars à Beverly Hills le 16 janvier 2014. Ambiance durant l'annonce des nominations de la 86e cérémonie des Oscars à Beverly Hills le 16 janvier 2014.© Abaca
Image du film 12 Years a Slave
Image du film American Bluff
Image du film Gravity
Atmosphère durant l'annonce des nominations de la 86e cérémonie des Oscars à Beverly Hills le 16 janvier 2014.
Vue du Dolby Theatre à Los Angeles où se déroulent les Oscars le 2 mars 2014
Atmosphère près du Dolby Theatre où se tiennent les Oscars - 24 février 2013
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La 86e cérémonie des Oscars a pris fin ce 2 mars 2014 (3 mars en France). Dans son rôle de maîtresse de cérémonie, Ellen DeGeneres, pointure de la télévision américaine, a assuré le show avec un humour sympathique, loin du mordant cynique de MacFarlane, présent l'an dernier. Les stars ont défilé sur le tapis rouge et sur la scène du Dolby Theatre pour remettre les trophées. Les nominations avaient distingué American Bluff avec 10 citations, mais le palmarès fait régner lui le film Gravity avec 7 trophées, et la récompense la plus prestigieuse ira à 12 Years a Slave qui a obtenu 3 prix au total. Dallas Buyers Club récolte le même nombre de statuettes, parmi lesquelles meilleurs acteur et second rôle masculin. Avec Cate Blanchett (Blue Jasmine) primée, les pronostics semblent avoir eu souvent raison face à cette liste des nominations bien remplie.

Le déroulé de la 86e cérémonie des Oscars

Here come the Oscars... La pluie s'est éloignée du tapis rouge californien pour laisser place au soleil, afin de faire briller les statuettes américaines. Le tapis rouge a été foulé par les plus belles stars d'Hollywood. L'heure est désormais à la grande messe du cinéma. Ellen DeGeneres succède à Seth MacFarlane en tant qu'animatrice. Critiqué l'an dernier pour ses plaisanteries trop moqueuses pour certains, le réalisateur de Ted cède sa place à l'excellente figure de la télévision, dont l'humour, aussi délirant soit-il, ne froisse que très rarement les personnalités assises sur le fauteuil de son célèbre show.

Dans son plus beau costume et sur une scène brillant de mille et un Oscars, Ellen DeGeneres est impeccable et se lance pour son discours d'ouverture, toujours aussi à l'aise comme en 2007 déjà. Sa décontraction est contagieuse : "Ces deux derniers jours ont été difficiles car il a plu. Mais ça va. Merci pour vos prières. Les choses sont différentes par rapport à 2007, Meryl Streep, Leonardo DiCaprio, Cate Blanchett étaient nommés..." Eh oui, il y a des habitués aux Oscars ! Elle hurle aux oreilles de June Squib (Nebraska) qui est la doyenne des nommées. Elle fait une blague entre somalien (l'origine de Barkhad Abdi, nommé en second rôle pour Capitaine Phillips), et sommelier... Puis s'attaque à Liza Minnelli : "le meilleur sosie de Liza que j'ai jamais vu !" Thème de la soirée : les héros à Hollywood. De quoi faire rêver le commun des mortels. Passant rapidement sur Amy Adams qui n'est pas allée à la fac, Ellen s'attaque à Meryl Streep : "On ne peut plus nommer Meryl Streep, 18 fois, ça coûte cher !" Ellen propose à Jennifer Lawrence de lui apporter son prix pour éviter qu'elle tombe comme l'an dernier : "Je vais vous montrer la vidéo de sa chute. Nan je plaisante... ou pas. Je la montre... pas." Et la plus belle des actrices ? Jared Leto (nommé pour le second rôle dans Dallas Buyers Club) selon Ellen : il est tellement mignon avec ses cheveux longs. "Soit 12 Years a Slave obtient un Oscar, soit vous êtes tous racistes," prévient en riant l'animatrice.

Sur la musique des Misérables, le film qui lui a valu l'Oscar du second rôle l'an dernier, Anne Hathaway, toute scintillante, remet l'Oscar du second rôle masculin à Jared Leto pour son incroyable transformation, mais pas seulement, pour sa performance bouleversante en Rayon dans Dallas Buyers Club, un travesti atteint du sida. Heureux lauréat chevelu comme Jesus, il embrasse son partenaire Matthew McConaughey. Il salue les autres nommés et leur témoigne son respect. "En 1971, une adolescente en Louisiane était enceinte. Une mère célibataire qui a quitté le lycée, mais a réussi à vivre une vie meilleure, a su élever ses enfants. C'est ma mère, elle est là ce soir. Merci de m'avoir appris à rêver." Il remercie son frère qu'il aime. "A tous ceux qui nous regardent, en Ukraine ou au Vénézuéla, vous qui luttez pour que vos rêves deviennent réalité, nous pensons à vous." Il finit par rendre hommage à l'équipe du film mais aussi au véritable Dallas Buyers Club. Un discours sans mauvaise plaisanterie, juste émouvant et sincère. Cette fois, il n'y aura pas de polémique sur ces propos. Il dédie son prix aux 36 millions de personnes qui ont perdu face au sida.

Jim Carrey arrive, se plaint indirectement de ne jamais avoir été nommé en appuyant sur la chance qu'avaient les nommés de l'être. Il salue Bruce Dern qu'il admire et l'imite. Une vidéo sur les héros animés se lancent, avec évidemment des créations Pixar, Dreamworks ou encore Disney, avec un montage bien senti.

Star de la série Scandal, la belle Kerry Washington, enceinte de son premier enfant, a le plaisir de présenter Pharrell Williams, qui interprète le tube de Moi, moche et méchant 2 : Happy. Avec son chapeau désormais culte, le golden boy de la musique donne envie à toute la salle et aux téléspectateurs de se dandiner. Il fait danser la sublime Lupita Nyong'o, Amy Adams, mais Meryl Streep se trémousse elle aussi, il n'y a pas de raison ! Toute la salle se lève, mais franchement, c'est tout simplement impossible de rester assis quand Pharrell chante.

Samuel L. Jackson et Naomi Watts , couple touchant de Mother and Child, viennent remettre les prix de meilleurs costumes : Gatsby le Magnifique à Catherine Martin (c'est son 3e Oscar), qui n'est autre que la bien-aimée du réalisateur du film Baz Luhrmann. L'Oscar du meilleur maquillage revient à Dallas Buyers Club et à Adruitha Lee et Robin Mathews (en concurrence avec Bad GrandPa et Lone Ranger...). Les lauréats remercient le réalisateur mais se disent aussi fières d'avoir abordé avec ce film la lutte contre le sida.

Indiana Jones, euh non Han Solo... Jack Ryan... bref Harrison Ford entre en scène. Il fait un speech sur les films nommés aux Oscars avant qu'une vidéo ne reviennent en image sur 3 des films, American Bluff, Dallas Buyers Club et Le Loup de Wall Street.

Ellen DeGeneres a décidé de s'insurger contre la tradition du gagnant unique d'un prix et offre un cadeau à Bradley Cooper. Matthew McConaughey et Kim Novak (Sueurs froides) remettent l'Oscar du meilleur court métrage d'animation. Il revient à Mr Hublot, des Français Alexandre Espigares et Laurent Witz. Avec leurs accents bien prononcés et beaucoup d'émotion, ils remercient leur équipe. Le prix du meilleur film d'animation est obtenu par La Reine des neiges (Disney).

Sous des applaudissements chaleureux, Sally Field arrive et parle des héros ordinaires (comme Forrest Gump tiens ?) : Gandhi, Harvey Milk, Erin Brokovitch, Lincoln, Ali, Oskar Schindler, Né un 4 juillet, Braveheart, Philadelphia, Le Majordome, Le Discours d'un roi, Lawrence d'Arabie, Dallas Buyers Club et évidemment 12 Years a Slave font partie de ces films qui retracent des destinées bouleversantes.

Joseph Gordon-Levitt et Emma Watson, deux jeunes stars hollywoodiens particulièrement charmantes, décernent le prix des effets spéciaux. Et l'Oscar est à Gravity. C'est le premier prix du film dans l'espace d'Alfonsa Cuaron qui cumule 10 citations.

Zac Efron, fringant et remis de ses problèmes d'addiction, annonce la performance de Karen O qui interprète The Moon Song du film Her de Spike Jonze. Après l'entraînant Happy, c'est la douceur qui règnent aux Oscars.

Guitare à la main, Ellen fait entrer Kate Hudson et Jason Sudeikis, monsieur Olivia Wilde et futur papa. Ils annoncent le meilleur court métrage de fiction, Helium. Dommage pour l'oeuvre française, Avant que de tout perdre de Xavier Legrand avec Léa Drucker qui a obtenu il y a deux jours un César. Le prix du documentaire (court métrage) est attribué à The Lady in number 6.

Après Ellen DeGeneres qui veut commander des pizzas pour les spectateurs, Bradley Cooper, perdant du second rôle (American Bluff) n'est pas rancunier puisqu'il vient offrir le prix du meilleur documentaire à 20 Feet from Stardom. La lauréate donne la voix : voilà un discours qui fait vibrer et fait se lever la salle.

Kevin Spacey est content de ne pas être à Washington pour une fois - son personnage de House of Cards lui colle à la peau - et il rend hommage aux personnalités qui ont eu un Oscar d'honneur : Angela Lansbury, Steve Martin, le costumier Piero Tosi et Angelina Jolie. Celle-ci est présente dans la salle avec son Brad Pitt et doit, comme lui, remettre un prix.

Le beau tandem formé par Ewan McGregor et Viola Davis se présente. C'est l'heure de l'Oscar du meilleur film étranger, remis à La Grande Bellezza (Italie). Une belle revanche pour le long métrage rentré bredouille du festival de Cannes. Pas de français cette année, La Vie d'Adèle était hors course et Renoir, qui représentait la France, n'a pas franchi les nominations. Aux César, c'est le film belge Alabama Monroe, nommé aux Oscars qui a gagné.

L'élégant Tyler Perry a été choisi pour introduire les nommés dans la catégorie de meilleur film : Her (et ses pantalons taille haute), Nebraska et Gravity.

Ellen DeGeneres, tout de blanc vêtue, présente l'homme qui n'a pas besoin d'être présenté : Brad Pitt. Il fait entrer en scène U2, en lice pour le prix de la meilleure chanson, Ordinary Love, que l'on entend dans le biopic Mandela : un long chemin vers la liberté. Bono et son groupe chantent et jouent, avec d'autant plus d'émotion que la disparition de l'icône politique résonne à chaque note et parole. Sans gros effet, mais avec quelques instruments version minimalistes, le message est encore plus fort. Le public se lève pour féliciter U2, mais aussi pour la mémoire de Madiba, mort le 5 décembre.

Un selfie hollywoodien par excellence avec Ellen DeGeneres, Bradley Cooper, Jennifer Lawrence et Meryl Streep plus tard, Michael B. Jordan, révélation de Fruitvale station et Kristen Bell arrivent sur scène pour parler du progrès technologique au cinéma.

Charlize Theron, pas avec son chéri Sean Penn mais avec Chris - Thor - Hemsworth remettent l'Oscar du meilleur mixage son à Gravity. Le prix de la meilleure photo revient à encore à Gravity, ce qui fait quatre Oscars pour le voyage dans l'espace de Sandra Bullock et George Clooney.

Le dentiste de Django Unchained, Christoph Waltz, Oscar du meilleur second rôle de 2013, remet le prix du meilleur second rôle féminin à Lupita Nyong'o, la déchirante Patsy de 12 Years a Slave. Elle bat Jennifer Lawrence et reçoit les applaudissements émus de toute l'assemblée. Le souvenir de ses scènes terribles reviennent en mémoire et sa performance incroyable est couronnée de succès.

Les prix s'enchaînent, Gravity obtient une nouvelle récompense, la cinquième, avec l'Oscar de la meilleure photographie pour Emmanuel Lubezki.

It's pizza time pour Ellen ! Il n'y a qu'elle pour ramener ça aux Oscars. Puis viendra Pink, affublée d'un décolleté plongeant, pour chanter le légendaire Over the rainbow du Magicien d'Oz. L'animatrice arrive en fée un peu kitsch mais ce qu'elle ne sait pas encore, c'est que son tweet-selfie précédent rempli de stars est super méga retweeté, il est même le tweet le plus retweeté.

Gravity continue sa course aux Oscars avec le prix du meilleur montage, tandis que la meilleure direction artistique est celle du film Gatsby le Magnifique.

Instant émotion avec l'hommage à celles et ceux du cinéma qui nous ont quitté, présenté par Glenn Close. Philip Seymour Hoffman, James Gandolfini, Paul Walker... et Alain Resnais ? Dommage qu'Hollywood n'ait pas pu glisser son visage... La grande Bette Midler chante Wind Beneath My Wings.

Vincent Vega, alias John Travolta, fait irruption sur la musique de Pulp Fiction. Le temps a passé mais il a toujours autant de cheveux. On entend Let it go de La Reine des neiges. Goldie Hawn présente les films Philomena, Capitaine Phillips et 12 Years a Slave. Le funky Jamie Foxx et Jessica Biel font leur apparition. L'Oscar de la meilleure musique originale revient à Gravity (Steven Price) et on ne s'en étonnera pas : elle joue un rôle prépondérant dans le film, lui donne de la profondeur et accompagne l'interprétation de Sandra Bullock, perdue et seule dans l'espace. On fait les comptes, cela fait 7 prix pour Gravity... pour le moment.

Et l'Oscar de la meilleure chanson originale revient à... Let It Go, pour La Reine des Neiges. Surprise par rapport aux pronostics mais la puissance symphonique de ce titre aura séduit les votants.

Un deuxième Oscar pour 12 Years a Slave avec le prix de la meilleure adaptation (John Ridley), remis par Penélope Cruz et Robert de Niro. Le livre est basé des mémoires de Solomon Northup, que la compagne du réalisateur Steve McQueen avait trouvé et a proposé comme sujet de film à son compagnon.

Réflexion sur l'homme face au progrès, sur l'amour et les relations humaines tout simplement, Her a remporté l'Oscar du scénario original. Une grande fierté pour Spike Jonze, le réalisateur de Dans la peau de John Malkovich sait farfouiller dans l'esprit comme personne, avec des scénarios pareils.

Avec le chapeau fou de Pharrell, Ellen DeGeneres fait la quête et Lupita lui remet son baume à lèvres. Sidney Poitier, le premier acteur noir à avoir reçu l'Oscar du meilleur acteur (en 1964 - Le Lys des Champs), fait son entrée sur la scène du Dolby Theatre. Avec Angelina Jolie, la seule et l'unique, il vient récompenser Alfonso Cuaron (Gravity) du prix de meilleur réalisateur ! 7 Oscars pour le film et ce n'est pas fini !

La fin approche et les prix s'enchaînent. Daniel Day-Lewis, Oscar l'an passé pour Lincoln, est là pour sacrer une comédienne. La meilleure actrice est bien la favorite, Cate Blanchett pour Blue Jasmine de Woody Allen. L'égérie Armani, qui porte une robe de ce créateur, monte sur scène, sans cacher son émotion, mais certaine avec l'habitude ces derniers temps d'aller chercher des prix. "Asseyez-vous, vous êtes trop vieux pour être debout", dit-elle en riant à l'assistance des Oscars.

Les coeurs battent de plus en plus fort à l'approche de la fin de la 39e cérémonie. La perdante Jennifer Lawrence, mais lauréate l'an dernier, remet sans tomber l'Oscar du meilleur acteur à Matthew McConaughey pour Dallas Buyers Club. Ronnie Woodrof, son personnage atteint du sida, homophobe repenti qui luttera contre la fatalité a conquis l'Académie. Quant à Leo DiCaprio, ce ne sera toujours pas pour cette fois.

Roulement de tambour, Will Smith vient remettre le dernier et ultime trophée : l'Oscar du meilleur film est attribué à 12 Years a Slave. L'oeuvre, forte, douloureuse et essentielle de Steve McQueen et produite par Brad Pitt, sur le parcours d'un homme libre transformé en esclave au XIXe siècle en Amérique, a reçu le plus de votes. Pour la première fois, un long métrage réalisé par un cinéaste noir remporte cette récompense. Un Oscar pour l'histoire et le réalisateur, la voix tremblante se charge de remercier toute l'équipe dont Brad Pitt sans qui le film n'aurait pas existé, finissant par ces mots : "Tout le monde mérite, non seulement de survivre, mais de vivre." Il dédie son prix aux 21 millions de personnes qui sont, encore aujourd'hui, victimes de l'esclavage.
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