En octobre 2017, un scandale éclatait : l'affaire Gilbert Rozon. L'ex-producteur québécois était accusé d'agressions sexuelles et de viol par plusieurs femmes. Mardi 15 décembre 2020, plus de trois ans plus tard, la justice canadienne s'est prononcée dans l'affaire opposant l'ancien juré de La France a un incroyable talent sur M6 à l'une de ses victimes présumées.
Gilbert Rozon a été acquitté des accusations de viol et d'attentat à la pudeur sur une jeune femme en 1980, pour lesquelles il encourait une peine de prison. En effet, la juge Mélanie Hébert a jugé que le procès ne permettait pas de conclure à la culpabilité de l'accusé "hors de tout doute raisonnable".
Face à l'incompréhension de cette décision, la victime a pris une lourde décision. Elle qui avançait dans l'ombre, protégée par la justice, a décidé de sortir de l'anonymat et révéler publiquement son identité. Annick Charette a pris la parole devant les médias, déçue du verdict. "Ce mardi 15 décembre va rester un jour sombre pour toutes les victimes d'agressions sexuelles au Québec, lâche-t-elle. Je pense que je suis un autre exemple des limites du système de justice en matière de violence sexuelle."
Rappelons qu'Annick Charrette, 20 ans au moment des faits, avait raconté que Gilbert Rozon avait tenté de l'embrasser et de lui enlever ses sous-vêtements alors qu'ils étaient seuls dans une maison à Montréal. Elle avait refusé les avances de l'ancien producteur, ils avaient dormi dans des chambres séparées et en étaient restés là... jusqu'au lendemain matin. La plaignante avait confié s'être réveillée alors que l'accusé se tenait sur elle, prêt pour une relation sexuelle. Annick Charette, non consentante, avait finalement cédé "pour pouvoir passer à autre chose".
Version totalement différente du côté de Gilbert Rozon, 25 ans à l'époque. Lui a assuré s'être réveillé alors que la jeune femme était "à califourchon" sur lui, en train de "se faire l'amour". ll avait déclaré être consentant, mais précisé que cette relation sexuelle lui avait été imposée. Une version qui "défie la logique" selon le représentant du ministère public, qui réclamait sa condamnation. La défense de Gilbert Rozon avait au contraire estimé que son client devait être acquitté au bénéfice du doute, en raison des "incohérences" et des "trous de mémoire" de la plaignante dans son récit des faits, survenus en 1980...