Golden Globes 2012 : Après la polémique, Ricky Gervais est-il aussi redoutable ?

L'impatience était grande quant à l'arrivée de Ricky Gervais dans son costume de maître de cérémonie des 69e Golden Globe Awards. L'an dernier, il avait fait moult vagues avec ses plaisanteries hilarantes pour certains, scandaleuses pour d'autres, puisqu'il attaquait Hollywood et ses stars sans limites, que les vedettes soient dans la salle ou pas. Après une polémique sur son attitude, les organisateurs ont finalement décidé de faire de nouveau appel aux talents de l'humoriste britannique, héros et créateur brillant de la série The Office (UK) pour l'édition 2012 des Golden Globes qui s'est tenue le 15 janvier.

Qu'on se rassure, Ricky Gervais est toujours drôle. L'Anglais semble retrouver la même verve qui l'avait animé il y a tout juste un an. Il affiche les règles de bonne conduite que l'association hollywoodienne de la presse étrangère, organisatrice des Golden Globes, lui aurait indiquées : "Si j'offense quelqu'un, un de ses proches [...], je serai définitivement de retour... l'an prochain !" Des blagues sur "son petit pénis" ("c'est pas grave, il fonctionne bien"), qualifier dame Helen Mirren de femme plus trash que les héroïnes de Mes meilleurs amies, se remoquer de Johnny Depp et The Tourist, ou dire qu'Eddie Murphy et Adam Sandler, qui adorent se déguiser, ont assuré tous les rôles de La Couleur des sentiments... Ricky sait amuser la galerie.

Ricky Gervais a, en apparence, la même énergie pour attaquer tout ce qui bouge, mais les rires fusent, ou pas - Tina Fey comique américaine à l'origine de la série 30 Rock n'a pas l'air conquise. Il n'épargne pas l'organisme qui l'a convié pour l'événement, en expliquant que les Golden Globes sont aux Oscars ce que Kim Kardashian est à Kate Middleton ou en associant les personnages vils et corrompus de Boardwalk Empire à ceux qui forment aujourd'hui la Hollywood Foreign Press Association.

Pourtant, l'an passé, Ricky Gervais avait été plus frontal en visant systématiquement les stars présentes pour remettre des prix. On se souvient des éclatants "voici le père d'Ashton Kutcher, Bruce Willis" et ses plaisanteries sur les stars et la scientologie. En 2012, Ricky Gervais préfère se moquer de la cible facile et moins intéressante qu'est Kim Kardashian plutôt que de s'amuser férocement du divorce d'Ashton Kutcher et Demi Moore. Et Madonna a certes "remis à sa place" Ricky Gervais lorsqu'elle est arrivée pour donner un prix, mais elle n'a pas été violemment victime de mots mordants de l'humoriste. Finalement, les stars venues présenter une récompense ont été relativement épargnées par rapport à 2011.

Quant à son allusion métaphorique sur l'orientation sexuelle de Jodie Foster (elle n'a jamais publiquement déclaré être lesbienne) en parlant de son film The Beaver (Le Complexe du castor en français), il n'a pas fait dans la finesse... Beaver signifie "castor" en anglais, mais c'est aussi un terme d'argot utilisé pour évoquer le sexe de la femme, et Ricky Gervais joue sur l'ambiguïté en disant : "Je n'ai pas vu The Beaver de Jodie Foster moi-même et j'ai discuté avec d'autres gens qui ne l'ont pas vu non plus." Jodie a souri et levé ses pouces vers le haut ironiquement, comme si elle sous-entendait : "Bien joué, mais peut mieux faire."

Moins féroce et plus graveleux, Ricky Gervais a déclaré au site Deadline.com qu'il arrêterait désormais de présenter les Golden Globes.