Le post de Ricky Gervais, humoriste et militant de la cause animale, a été retweeté plus de 17 000 fois. L'indignation face à la mort du magnifique lion du Zimbabwe, Cecil, âgé de 13 ans, prend des proportions impressionnantes sur les réseaux sociaux. Au milieu des anonymes, de nombreuses personnalités ont manifesté leur colère et leur tristesse après la disparition brutale et tragique de cet animal, victime de la "chasse au trophée". "Ce n'est pas pour la nourriture. Ce n'est pas pour le plaisir de tirer car des canettes feraient l'affaire. Ce doit être juste pour le plaisir de tuer. Psycho", avait également écrit le comédien britannique. L'animateur Jimmy Kimmel, les actrices Alyssa Milano, Olivia Wilde, Shannen Doherty, Debra Messing, le comédien Ian Somerhalder... Ces vedettes ont rejoint les rangs de ceux qui clament leur colère.
Si la vague de colère est aussi grande, c'est qu'un riche touriste a payé pour tuer un animal protégé... pour son seul plaisir : celui de brandir un trophée. Mais son moment de gloire a pris fin et son nom se répand désormais sur la Toile. Il s'agit de James Walter, un riche dentiste américain vivant dans le Minnesota, qui est accusé d'avoir abattu illégalement au début du mois de juillet le fameux lion à la crinière noire, star de Hwange, le plus grand parc du Zimbabwe. Un acte qui relève du braconnage. Face au scandale, il a réagi dans un communiqué publié le 28 juillet : "Je regrette profondément que la poursuite d'une activité que j'aime et que je pratique avec responsabilité et dans la légalité se soit traduite par la mort de ce lion (...) dont je ne connaissais pas le statut de célébrité locale."
Ce n'est pas la première fois que ce dentiste chasseur tue des animaux pour la gloire. En 2008, il aurait reconnu avoir braconné et tué un ours noir dans le Wisconsin. Il avait assuré qu'il "faisait confiance à l'expertise des guides locaux professionnels afin de chasser dans un cadre légal". Ses comptes Twitter et Facebook professionnels ont été fermés mardi après-midi après avoir été submergés par des attaques virulentes, et un mémorial improvisé a commencé à prendre forme devant la porte de son cabinet, les passants déposant des peluches et des fleurs en hommage à l'animal.
Reste à savoir où se trouve James Palmer. Deux de ses complices doivent comparaître ce mercredi pour braconnage. Au Zimbabwe, la chasse n'est autorisée que dans les réserves privées et suivant certains quotas, mais pas dans les parcs nationaux comme Hwange, qui a accueilli 50 000 visiteurs, dont 23 000 étrangers, l'an dernier. Des pétitions ont émergé et l'une d'entre elles, "Justice for Cecil", adressée au président du Zimbabwe, Robert Mugabe, a déjà rassemblé 220 600 signatures.
Le déroulé de la chasse accentue l'indignation. Selon l'ONG ZCTF, après avoir été repéré de nuit à l'aide d'un spot lumineux, le lion Cecil aurait été attiré hors du parc avant d'être chassé grâce à une carcasse attachée à un véhicule. Walter James Palmer aurait ensuite tiré sur lui à l'aide d'un arc, le blessant sans le tuer, avant de l'achever d'un coup de fusil après quarante heures de traque, selon l'ONG, qui ajoute qu'il aurait payé son intermédiaire 50 000 dollars. Les chasseurs ont sans succès tenté de dissimuler l'émetteur GPS installé sur le collier du fauve dans le cadre d'un programme de recherche de l'université de Cambridge. Cecil a ensuite été dépecé et décapité...