Samedi 8 mars, à l'occasion de la Journée de la femme, Virginie Guilhaume présentait sur France 2 une émission spéciale intitulée Une femme, un artiste. Une vraie émission de Service public, à la fois de variétés et pédagogique, qui réunissait des artistes, des chanteurs, des comédiens et nous présentait ces femmes qui s'illustrent dans la lutte contre les inégalités. Parmi les invités de l'animatrice, l'humoriste Guy Bedos a souhaité faire connaître le travail de la photographe Catherine Cabrol contre les violences faites aux femmes. Le père du turbulent et talentueux Nicolas Bedos, avant-dernier d'une fratrie de cinq demi-frères et demi-soeurs, s'est alors confié sur la raison intime pour laquelle ces violences le révoltent.
Depuis plusieurs années, Catherine Cabrol photographie ces femmes victimes des violences de leur compagnon. Chacun de ces portraits est accompagné du témoignage du modèle. Lorsque la photographe rejoint Virginie Guilhaume et ses invités sur le plateau après un court reportage sur son travail, Guy Bedos évoque la raison personnelle pour laquelle le sort des femmes battues le touche plus qu'un autre : "Les violences faites aux femmes... Si je suis aussi féministe aujourd'hui, autant que peut l'être un homme du Sud, c'est parce que j'ai eu à la subir, en tout cas en spectateur. Je ne pensais pas que je parlerais de ça, mais j'en parle. Mon beau-père, que je détestais, battait ma mère." Dans la voix de l'humoriste, beaucoup d'émotion et une colère encore palpable. "Et ça a failli aller très loin car j'entendais ma mère hurler sous les coups de mon beau-père. J'étais dans la cuisine et j'ai attrapé un couteau à viande. Et je l'attendais, là. J'avais 12 ans et j'ai planté le couteau dans la porte parce que j'avais envie de lui planter dans le ventre." En décembre dans Libération, Guy Bedos parlait déjà ce douloureux épisode de son enfance : "Je trouve ça dégueulasse que l'on frappe une femme. [...] Plus tard, j'ai supporté qu'une femme, jalouse au-delà du raisonnable, me frappe plutôt que de répliquer."
Dans le témoignage de Guy Bedos, on ressent toute sa colère et on ne peut qu'imaginer sa souffrance lorsqu'il était enfant. Catherine Cabrol - dont vous pouvez découvrir le travail sur son site officiel - prend alors la parole à son tour : "Le seul moyen de s'en sortir, c'est de parler. Je me sers de la photo et du texte et je fais de la sensibilisation depuis dix ans maintenant. J'ai compris qu'il fallait que j'implique les hommes. On ne peut pas régler ce problème simplement entre nous." Invité par la photographe à participer à une lecture de ces témoignages de femmes battues, Guy Bedos a accepté sans hésiter.
Âgé de 79 ans, l'humoriste a fait ses adieux à la scène devant sa famille et ses nombreux amis, le 23 décembre dernier, à l'Olympia.