Il y a quelques jours, alors qu'elle profitait d'un séjour dans son havre de paix en pleine nature, Helena Noguerra a vu son corps être exposé sans son consentement en Une d'un magazine people. Un choc pour l'actrice et comédienne fan de rugby qui a poussé un cri du coeur dans les pages de nos confrères de Libération.
A une époque post-#MeToo, elle ne pensait pas que son corps serait ainsi affiché. Helena Noguerra a alors décidé de prendre la parole pour ne pas se résigner "à rester dans le silence et dans cet état de sidération". C'est le "sans consentement" qui l'afflige "depuis cinq jours". "J'avais déjà été piégée par ce journal mais jamais nue. Et cette nudité exposée à tous sans que je sois d'accord me gêne beaucoup. Oh bien sûr, rien de grave hein... Je sais bien qu'il est dérisoire de venir pleurnicher sur un téton exposé ! J'en ai bien conscience", écrit-elle.
Je décide où, quand, à qui je l'expose et comment
Et de poursuivre : "Il n'y a pas mort d'homme, bien qu'il y ait risque de mort d'âme ! Car ce qui l'est, grave, et c'est pourquoi j'écris, c'est qu'à une époque post #MeToo, à une époque où le consentement est enfin un sujet, je m'étonne que cela ne soit pas appliqué à cette presse 'charognarde'." Après avoir rédigé quelques lignes supplémentaires sur cette presse, elle revient sur l'agression qu'elle a ressentie : "Ce qui m'arrive me fait aussi penser à celles (et ceux) qui se font agresser sexuellement et dont je fais partie (et oui, #MeToo) et dont on minimise l'agression sous prétexte que leur tenue ou leur comportement, jugés ambigus par certains, justifie qu'un prédateur perde le contrôle, cède à ses pulsions, et vole ce qu'elles (ils) n'avaient pas l'intention de donner." L'ex-compagne de Philippe Katerine rappelle alors qu'elle s'est déjà exposée nue par le passé, notamment en couverture de magazines ou dans des films, mais que ce n'est pas une raison pour voler l'image de son corps et le jeter ainsi aux regards de tous. "C'est quand je veux. Quand j'y consens. C'est comme avec le corps, on couche si on veut, quand on veut et avec qui on veut. Ce n'est pas parce qu'on est libre que tout le monde peut se servir. Et la mienne, de liberté. Etre libre, ce n'est pas être en 'libre-service' ! (...) "Je décide où, quand, à qui je l'expose et comment. Ça compte, le comment !", poursuit-elle.
Sa conclusion, elle, amène à une volonté de changement et d'évolution : "Ils humilient à bon marché et se font du fric sur nos chagrins. Le consentement ici n'a pas de place. Je réclame une loi qui interdise d'exposer nus des gens sans leur consentement. Autrement dit, je réclame une loi qui exige le consentement !" Voilà qui est dit !