Si, après l'annonce de la mort de Charles Aznavour à 94 ans, elle avait rapidement indiqué de ne pas vouloir un hommage national comme celui mis en place pour Johnny Hallyday, la famille du regretté artiste a finalement accepté une cérémonie sobre et courte. Emmanuel Macron a pris la parole pour saluer l'interprète de La Bohème.
Le chef de l'État a fait son arrivée aux Invalides après que les proches, amis, collègues ou encore représentants politiques et religieux se sont installés dans la cour. Emmanuel Macron, accompagné de son épouse Brigitte Macron, qui a vite rejoint les invités. Il a fait sa sortie de voiture et son entrée dans la cour en compagnie du Premier ministre arménien Nikol Pachinian ; son homologue le président arménien Armen Sarkissian était aussi présent à l'événement.
La cérémonie a débuté par l'hymne arménien, Mer Hayrenik (en français Notre patrie), puis par La Marseillaise, joués par la Garde républicaine. Les deux hommes politiques ont ensuite passé les troupes en revue et ont accueilli le cercueil au son de la chanson Dle Yaman, jouée au duduk, un instrument à vent. Emmanuel Macron a salué la veuve et les enfants de Charles Aznavour avant de livrer un long discours. "Au fil des années, cette présence, cette voix, cette intonation reconnaissables entre toutes s'est installée dans nos vies, quelle que soit notre condition, quel que soit notre âge. (...) Ses chansons furent pour des millions de personnes un baume, un remède, un réconfort", a-t-il déclaré. Le président français a rappelé que Charles Aznavour, né Shahnourh Varinag Aznavourian à Paris en 1924 de parents arméniens, était devenu aussi "français par la langue", ajoutant : "C'est par là qu'Aznavour devint ainsi français et même disait-il parisien, ancrant par les mots son imaginaire dans une identité qui n'était pas celle de ses parents, prenant pied dans la longue tradition des conteurs, des poètes."
Le cercueil de l'artiste a quitté les lieux au son de Emmenez-moi.
Thomas Montet