Pour la première fois dans sa carrière, Hugh Jackman, 44 ans, est nommé pour l'Oscar du meilleur acteur. Sa performance dans la peau de Jean Valjean pour l'adaptation du drame musical Les Misérables n'est pas passé inaperçue, il forme en effet avec Fantine alias Anne Hathaway un duo tragique de cinéma. Abîmé par la vie dans le long-métrage en lice pour huit statuettes, l'acteur est dans sa vie un homme épanoui qui ose se dévoiler sans fard.
Heureux père de deux enfants, Oscar, 12 ans, et Ava, 7 ans, adoptés avec sa femme Deborra-Lee Furness, 57 ans, l'Australien Hugh Jackman est au sommet de sa carrière. Le célèbre Wolverine peut ainsi aborder sereinement pour The Hollywood Reporter son travail, mais aussi des sujets plus délicats comme son abandon par sa mère ou encore les rumeurs d'homosexualité.
Tout sur sa mère
Au mois de décembre, Hugh Jackman aborde, les larmes aux yeux devant les caméras de l'émission 60 minutes, un traumatisme : le départ de sa mère. Le sujet est douloureux, mais pour The Hollywood Reporter, il revient dessus, avec une générosité émouvante. A 8 ans, sa mère, Grace, quitte le foyer familial de Sydney pour rentrer en Grande-Bretagne. Aucune explication, et c'est à 13 ans qu'il comprend que la décision de sa mère est irréversible : "Mon père est allé en Angleterre pour la ramener, mais elle s'était remariée avec quelqu'un, et avait même eu un enfant. C'était très compliqué. Quand mon père est revenu, cinq jours après au lieu de trois semaines, j'ai compris. J'étais assez grand."
Épanoui et serein aujourd'hui, Hugh Jackman ne l'a donc pas toujours été, du fait de cette absence. Il a néanmoins pris du recul pour réfléchir à la situation de sa mère : "Avec mon père en Australie qui travaille dur, ma mère a dû se sentir isolée. Elle a rapidement rencontré des problèmes. Elle est allée à l'hôpital après ma naissance à cause d'une dépression post-partum. Je pense que ça a duré des années." Il se souvient de l'homme très investi, malgré le manque de temps, qu'était son père qui les a élevés seul, ses frères et soeurs et lui : "Il ne pouvait aller qu'à un seul de nos matchs par ans, parce qu'il avait cinq enfants et le samedi, il fallait faire les courses." Le temps a passé, il a reconstruit sa relation avec sa mère qui vit à New York et est toujours aussi proche de son père, habitant en Australie.
L'homme d'une seule femme
Le discours calme et posé de Hugh Jackman est remarquable. Il garde le même ton lorsqu'il aborde les rumeurs d'homosexualité qui le touchent. Certains bruits ont pris de grosses proportions, heurtant son épouse : "Récemment, ça l'a embêté," explique-t-il, blâmant Internet qu'elle fréquente plus lui. Elle me dit : "Mais c'est partout !"
Les proches de Hugh Jackman ne tarissent pas d'éloges sur le couple qu'il forme avec Deborra-Lee Furness. La productrice de X-Men, Lauren Shuler Donner, déclare : "Je l'ai vu régulièrement avec Deborra depuis le début de son aventure à Hollwyood, j'ai été sur des tournages avec lui et je ne l'ai jamais vu lancer un regard à quelqu'un d'autre. Je l'ai rencontré en 1999. Il était sincère et très talentueux. Il était très amoureux de sa femme et il l'est toujours."Deborra-Lee Furness et Hugh Jackman se rencontrent sur le tournage de la série TV Correlli et, à l'époque, Hugh a 26 ans : "J'étais célibataire et elle aussi. J'étais heureux d'être seul, je sortais d'une relation difficile. [...] Quand j'ai rencontré Deb, j'étais dix fois mieux que lorsque j'étais célibataire. Elle était très belle, très drôle... Cette énergie, cet esprit... irrépressible." Le mariage aura lieu en 1996 et ils adopteront deux enfants, après que Deborra-Lee a vécu deux fausses couches. Le couple est au comble du bonheur, mais Hugh concède qu'il aimerait que son épouse continue de faire du cinéma.
Certains de ses choix de carrière, toutefois, se sont avérés être des erreurs. On sait qu'il n'a pas voulu être James Bond, laissant la place à Daniel Craig, mais il a aussi décliné le rôle de Richard Gere dans la comédie musicale Chicago, se sentant trop jeune. De même, il a refusé de jouer dans le film qui a fait exploser Ryan Gosling, Drive, hésitant face au réalisateur alors peu connu, Nicolas Winding Refn. Cela ne l'empêchera pas d'être la star qu'il est aujourd'hui. Rendez-vous aux Oscars le 24 février.