Le trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf est dans la tourmente. Visé par une enquête pour atteinte sexuelle sur mineure, le musicien a été contraint d'annuler son concert du 1er avril lors du festival international de Jazz de Megève (Haute-Savoie). L'artiste a invoqué une "raison médicale", selon les organisateurs.
"M. Maalouf est en arrêt maladie jusqu'au 8 avril et ne pourra donc pas se produire pour raison médicale", a déclaré à l'AFP Christian Douchement, directeur de Megève Tourisme, qui organise l'événement. Ibrahim Maalouf devait initialement jouer sur la scène du Palais de Megève en présence du bassiste sénégalais Alune Wade et du rappeur français Oxmo Puccino, lesquels donneront à la place un concert gratuit sur la place du village. Les 1300 billets déjà vendus seront intégralement remboursés, a précisé l'organisateur du concert.
Voilà une semaine qui se conclut difficilement pour Ibrahim Maalouf. Jeudi 9 mars, dans un communiqué transmis à l'AFP et publié dans son intégralité sur sa propre page Facebook, le musicien de 36 ans s'était déclaré "en état de choc" après la diffusion de "fausses informations" à son sujet dans l'affaire d'atteinte sexuelle. Les faits concernent un baiser échangé par l'artiste, fin 2013, avec une adolescente de 14 ans, scolarisée en troisième, qui venait de passer une semaine de stage avec lui.
Une enquête préliminaire a été ouverte après une plainte déposée par les parents de la jeune fille en janvier 2016. Elle a débouché sur le placement en garde à vue d'Ibrahim Maalouf en janvier dernier à la Sûreté territoriale du Val-de-Marne, chargée de l'enquête. "Il a évoqué un acte unique qu'il a immédiatement regretté", avait souligné la procureure de Créteil, Laure Beccuau, la semaine dernière, en insistant sur le fait que "la qualification d'atteinte sexuelle" avait été retenue, "différente de l'agression sexuelle car elle implique le consentement de la victime mineure". Les médias avaient initialement fait état d'une enquête pour "agression sexuelle", ce qui avait mis hors de lui Ibrahim Maalouf, lequel a promis de ne pas en rester là. "Je viens de donner l'instruction à mes avocats d'engager une action en diffamation contre les responsables de ce lynchage injuste", a-t-il annoncé dans son post Facebook.
L'artiste y a également confié son mal-être quant à la situation et les proportions que cette médiatisation a pris sur lui. "Les conséquences sont pour moi désastreuses car le mal est fait, écrit-il. Je vous épargne les conséquences directes sur ma vie quotidienne qui est devenue un enfer." Blessé par les attaques, Maalouf dit être obligé de se "mettre en retrait" et laisse "la vraie justice faire son travail" en promettant de revenir tôt ou tard, avec le soutien de ses fans.