

Les scientifiques Igor et Grichka Bogdanov, auteurs d'une quinzaine de livres et de diverses thèses, ont annoncé par voie d'avocat au quotidien Le Parisien-Aujourd'hui en France leur intention de déposer une nouvelle plainte contre le Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) pour diffamation. Cela fait suite à la diffusion sur le site Internet et le compte Twitter du CNRS du rejet, par le tribunal administratif, d'une requête en annulation que les célèbres frères avaient déposée, mais surtout de nombreux retweets de commentaires jugés diffamatoires. "Le CNRS s'est empressé de publier sur son site et son compte Twitter (la décision du tribunal administratif de rejeter la requête des frères Igor et Grichka Bogdanov). Dans la foulée, le CNRS a retweeté des propos diffamants à l'encontre de mes clients. Le CNRS est pris la main dans le sac. Mes clients ont donc décidé de saisir à nouveau la justice afin de sanctionner le comportement intolérable du CNRS", a déclaré Me Ingrid Tordjman, l'avocate des Bogdanov, au Parisien-Aujourd'hui en France.
Entre le CNRS et Igor et Grichka Bogdanov, c'est une longue histoire qui dure depuis des années. Petit rappel des faits... Tout a commencé en octobre 2010 avec la parution dans les colonnes du magazine Marianne d'un rapport dit "secret" du CNRS datant de 2003, dont les auteurs n'ont d'ailleurs jamais été identifiés. Ce rapport affirmait alors que les thèses soutenues par les deux frères - notamment sur les fluctuations quantiques de la signature de la métrique à l'échelle de Planck - n'avaient "pas de valeur scientifique". "Ces thèses n'ont pas de valeur scientifique. Le jury a constaté l'insuffisance des connaissances en physique de l'auteur. (...) La rigueur mathématique est étrangère à la rédaction de ce texte. (...) Rarement aura-t-on vu un travail creux habillé avec une telle sophistication", pouvait-on lire à l'époque.
Une première action en justice avait alors été lancée par les frères Bogdanov. En mai 2014, les deux ex-animateurs de l'émission culte Temps X avaient obtenu gain de cause et fait condamner une journaliste et le directeur de la publication Marianne à leur verser la somme de 64 000 euros. Les juges de la 17e chambre civile du tribunal de grande instance de Paris avaient alors jugé que les circonstances particulières dans lesquelles ce rapport a été réalisé "auraient dû conduire la journaliste et le directeur de la publication à faire preuve d'une particulière prudence quant aux propos accompagnant cette publication".
Un nouveau round se disputera donc bientôt...
Joachim Ohnona