Le mois dernier, Julia Vignali a décidé de devenir la marraine d'une association pas comme les autres. Leozan a été créée pour venir en aide à Léon, un enfant malade que Julia a rencontré lors du dernier Téléthon. Or, entre l'animatrice, qui vient de traverser une épreuve compliquée avec son mari Kad Merad, et le petit garçon, le courant est passé au point qu'elle ne se voyait pas rester sans nouvelle de lui, ni le laisser seul dans son combat. D'autant qu'il a besoin d'aide. Léon est touché par la maladie à axones géants, une pathologie dégénérative grave pour laquelle il n'existe à l'heure actuelle aucun traitement. Mais la recherche avance. À l'Inserm de Lyon, les équipes de Pascale Bomont ont bon espoir de guérir Léon. Elles ont toutefois besoin de moyens, mais aussi d'identifier d'autres enfants qui souffriraient de la même maladie afin de pouvoir passer à des tests cliniques (Pour aider Léon via l'association Léozan). Après nous avoir expliqué les raisons de son engagement, l'ancienne présentatrice des Maternelles a évoqué ce que ce combat représentait pour elle, qui est aussi la maman d'un adolescent.
Comment la maman que vous êtes traverse-t-elle cette épreuve ?
Il y a toujours un côté projectif. Une fois que tu es maman, chaque enfant est un peu le tien. C'est pour ça que tu as du mal à regarder des films où on fait du mal à des enfants. Je crois que c'est très courant. On a tous peur que ça nous arrive. On sait très bien que la vie ne nous met pas à l'abri de ces très mauvaises surprises. Quand ça concerne nos enfants c'est insupportable, mais quand ça concerne les enfants des autres aussi.
Quelle maman êtes-vous avec Luigi, votre fils ?
Une maman poule contrariée. Si je m'écoutais, je vivrais avec mon fils jusqu'à la fin de mes jours. Mais comme j'ai lu beaucoup de bouquins de psychologie ou de psychanalyse et que j'ai animé les Maternelles, je ne sais que trop que c'est l'inverse qu'il faut faire. Nous élevons nos enfants pour les voir et les laisser partir. Pour qu'ils soient autonomes et qu'ils nous quittent avec bonheur, sans se soucier de nous.
Luigi a-t-il quitté votre foyer ?
Oh quasiment, à 17 ans et demi, il vit sa vie. On a quand même convenu que je pouvais le géolocaliser, avec son accord bien sûr. Donc je peux savoir où il est. Là, normalement, il doit être à Paris chez son père. (Alors que nous sommes dans le train du retour entre Lyon et Paris, Julia ouvre son appli. Et confirme.) Oui, ouf, voilà, il est chez son père. Tout va bien. Promis, dans 6 mois, quand il aura 18 ans, j'arrêterai.
Défendez-vous d'autres causes ?
La lutte contre le harcèlement scolaire -que des stars bien connues ont vécu- me tient à coeur depuis très longtemps. Ce fléau ne fait hélas que prendre de l'ampleur, notamment à cause des réseaux sociaux qui sont devenus des lieux de violence psychologique : c'est affreux. Quand on voit comment nous, les adultes, avons parfois des difficultés à nous sortir de situations avec un chef ou un collègue un peu lourd, quand on voit à quel point ça peut nous blesser, nous perturber et qu'on imagine des petits de 10 ou 11 ans qui sont obligés d'aller à l'école la peur au ventre. Comment on gère ça ? Et il y a tant de cas qui existent. On peut être emmerdé parce qu'on est roux, parce qu'on est gros, parce qu'on est noir, parce qu'on est homosexuel, mais aussi parce qu'on est trop joli ou trop intelligent. Dans ce cas là, la jalousie vient se transformer en harcèlement. Lorsque cela se répète, amplifié par le phénomène de meute, l'enfant vit un calvaire. Ces signaux doivent alerter les parents. De même que les décrochages scolaires. Il faut être hyper vigilant. Quant aux écrans, selon moi, à 10 ans, un enfant ne doit pas dormir avec son téléphone dans sa chambre. Nous quand on était petits, on pouvait être ennuyé en journée, mais ça s'arrêtait le soir quand on rentrait à la maison. Pour ces gamins, ça ne s'arrête jamais !
Avez-vous été harcelée ?
À l'époque, je ne mettais pas ce mot sur ce qui m'arrivait, mais oui, j'ai connu le fait de ne pas être très populaire au bahut, d'être jalousée. Je n'en ai pas souffert comme les enfants que j'ai rencontrés mais je suis sensible à ça. Les injustices ou les attaques dont sont victimes les gens isolés ou faibles me sont insupportables et me poussent à agir. J'aime défendre les autres. J'aurais adoré être avocate je crois.