Le 7 décembre, la très rare Isabelle Adjani retrouvera les grands écrans avec Carole Matthieu. Un nouveau rôle puissant pour l'héroïne de La Reine Margot qui continue d'exceller dans le genre dramatique. "J'aime bien faire pleurer les gens car j'aime qu'on me fasse pleurer aussi au cinéma", avoue l'actrice qui incarne un médecin spécialisé dans la souffrance au travail. Abonné aux rôles dramatiques, Isabelle Adjani ne se verrait pas faire de la comédie au sens comique du terme. "Je suis trop timide pour être une actrice comique. Faire rire, c'est un métier", estime-t-elle, citant Florence Foresti et Muriel Robin et se disant "épatée" par elles.
Dans cette interview accordée au Parisien, l'iconique actrice française s'épanche également sur ses projets. Deux séries sont notamment "en discussion" pour celle que l'on retrouvera bientôt dans la petite lucarne avec la série Dix pour cent. "Je joue un personnage à qui il arrive une histoire qui ne m'est pas arrivée mais allez savoir : un quiproquo entre un jeune metteur en scène et une star à laquelle son agent a menti", décrit-elle en guise d'avant-goût.
Évoquant sa propre expérience, à cheval entre Carole Matthieu et Dix pour cent, Isabelle Adjani avoue qu'on "n'est pas toujours bien mené sur un tournage". "Même une actrice peut ne pas être heureuse au travail", assure-t-elle, faisant allusion aux privilèges que confère son métier. Plus globalement, "la société pousse parfois l'humain à bout" selon l'actrice qui a appris avec son dernier film que "dans l'entourage de beaucoup de monde, il y a au moins un cas d'une personne humiliée, déshumanisée au travail".
Pour Isabelle Adjani, il est temps de réagir. Et, loin de se blottir dans son confort, l'actrice ne cache pas son engagement. Citoyenne du monde, elle a conscience que notre société est en pleine mutation, mais pas forcément dans le sens voulu. "L'ambiance est à la déception, au désespoir et à la peur", dit-elle, effrayée à l'idée que le Front national puisse arriver au pouvoir comme Donald Trump aux États-Unis. "Le pire de l'inimaginable n'est pas incertain. Cela peut se produire ici aussi", prévient-elle, confiant avoir également "un petit fond anarchiste".