Dans la famille Villeret, il est un petit inconnu qui ne devrait pas tarder à se faire un prénom. Alexandre, fils adoptif du regretté Jacques Villeret débarque dans le petit monde du cinéma sur la pointe des pieds avec son premier long métrage, En pays cannibale.
Avec un nom de famille aussi prestigieux, Alexandre Villeret aurait pu profiter de la notoriété de son père pour mettre un pied dans le 7e Art. Mais le jeune papa en avait décidé autrement, révèle le Parisien qui l'a rencontré. Parti aux États-Unis durant neuf années, il décroche un diplôme de composition musicale à la prestigieuse université de Berkeley avant d'apprendre le montage et la réalisation en se faisant la main sur des documentaires. Il a a attrapé le virus en accompagnant son père au théâtre lorsqu'il jouait La Contre-basse et le Dîner de Cons, ou quand il suivait sa maman Irina Tarassov, mais contrairement à Jacques Villeret, ce n'est pas sous les projecteurs que souhaite se retrouver Alexandre. "Mais dans l'ombre, derrière la caméra, confie le jeune homme de 37 ans. Ayant vu papa répéter à la maison avec une telle précision dans le travail, une telle excellence dans l'exécution, je ne pouvais pas imaginer une seconde devenir acteur. Ça aurait été un peu compliqué. Je l'admirais énormément, mais j'ai encore du mal à revoir ses films."
C'est donc la réalisation qu'il choisit et débute avec En pays cannibale, tourné en 33 jours pour 300 000 euros, "à l'arrache". Quarante-huit heures de la vie d'un dealer, sans rien omettre, même les détails les plus crus, d'un personnage à la dérive dans les bas-fonds de Paris, usant d'une esthétique noir et blanc qui rappelle la Haine de Mathieu Kassovitz. "J'ai toujours aimé les personnages en marge, avec des gueules, des cicatrices, mais qui ont une réelle sensibilité", explique-t-il tout en précisant que son film, interdit au moins de douze ans, comporte tout de même un côté satirique et humoristique.
Pourtant, c'est vers la musique qu'aurait pu se tourner le réalisateur et ainsi réaliser l'un des rêves de Jacques Villeret : "Papa a toujours dit qu'il aurait voulu devenir pianiste dans un piano-bar." Mais c'est bien au cinéma que s'est consacré le jeune homme, tout en suivant les conseils de son célèbre père : "Il m'a toujours dit : 'Fais ce que tu aimes, mais fais le bien ! "
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