Jacques Weber est à 66 ans un monstre sacré du théâtre. Il reviendra bientôt sur scène dans Éclats de vie. Ce travailleur passionné partage son enthousiasme avec VSD. Le magazine a recueilli les confidences du comédien sur son riche parcours, ses rencontres inoubliables, ses choix de carrière mais aussi, côté vie privée, le démon de l'alcool qu'il a réussi à battre et sa relation avec sa femme Christine, qu'il a épousée en 1981 et avec laquelle il a eu trois enfants : Tommy (réalisateur), Stanley (comédien) et Kim.
L'interview qu'il accore à VSD permet à Jacques Weber de revenir sur certaines choses. Son record du tour de Longchamp à vélo : "Totalement pipeau !" Mais sa fonction de plus jeune directeur de théâtre (Le Huitième, à Lyon), c'est vrai et son Prix d'excellence à l'unanimité au Conservatoire en 1971 aussi. Il a croisé sur scène des génies et fera l'éloge du regretté Jacques Villeret : "Rien que d'en parler, ça me bouleverse. J'ai eu la chance inouïe de l'avoir près de moi au Conservatoire. J'avais une confiance absolue en lui." Quant à Richard Berry, auquel il a aussi donné la réplique : "Là, je ne m'attarderai pas." Il reviendra aussi sur son refus d'intégrer la Comédie-Française - il trouvait à l'époque que c'était une maison de droite, il ne se faisait pas à l'alternance de pièces et le décor de l'institution le terrorisait.
Jacques Weber le décrit comme un quasi père au théâtre. Il accompagne un ami pour une audition de théâtre et c'est finalement lui qui est pris : "C'était pas très agréable pour mon camarade, mais bon. J'ai joué avec Brasseur et il m'a appris la nuit, il m'a emmené dans l'excès en tout. J'ai tout connu avec Brasseur, tout, tout, tout." Avec les filles, il jouera les Don Juan : "J'étais un très beau garçon. On disait : 'Oh la la, planquez les gonzesses, Weber arrive !' Ce qu'on dit maintenant pour mon fils."
Tout d'abord, il précise qu'aujourd'hui c'est complètement fini. Il ne boit plus du tout, las de voir trop d'amis partir. Face au docteur qui l'interrogeait sur la quantité d'alcool qu'il ingurgitait, il a réalisé les litres qu'il avalait et a fait une cure de désintoxication : "Depuis deux ans, je ne bois plus une goutte. Et j'ose le dire : je trouve que je fais mieux mon métier. Ça va mieux dans ma tête."
Fille de Judy Garland et Vincente Minnelli, héroïne de Cabaret et New York, New York, Liza Minnelli a fait tourner les têtes de beaucoup d'hommes, dont celle de Jacques Weber. Il allait la voir tous les soir à l'Olympia : "J'étais fou amoureux d'elle, je l'ai draguée comme un malade." Il est allé jusqu'à louer une chambre d'hôtel près de la sienne dans l'espoir de la croiser. "Manque de pot, le soir où on devait dîner ensemble, son mari est arrivé pour lui faire une surprise..."
S'il se décrit comme un dragueur invétéré doublé d'un grand timide, Jacques Weber a su ne pas laisser passer sa chance avec celle qui deviendra sa femme et la mère de ses enfants : "C'était il y a trente-deux ou trente-trois ans. Je n'ai jamais regretté une seule seconde." C'est elle qui gère beaucoup de leur vie de famille et professionnelle : "Ce n'est même pas que je sois incompétent, non, juste fainéant. Et comme j'ai trouvé quelqu'un qui veut bien s'occuper de tout, j'en profite." Il a le mérite de l'avouer !
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine VSD du 7 janvier