Jamel Debbouze se révèle être un parfait ambassadeur du roi du Maroc, Mohamed VI. Dans une interview accordée au magazine Tel Quel, alors qu'il défend la manifestation qu'il a créée, le Marrakech du rire, il ne tarit pas d'éloges sur le souverain marocain. Au passage, il tacle les chefs d'État français, en se gardant bien toutefois de donner des noms...
Très enthousiaste à l'idée de parler de Mohamed VI, Jamel Debbouze revient sur ses entrevues avec le roi du Maroc, dont il souligne l'engouement pour la culture et la jeunesse, et dont il assure qu'il maîtrise bien son sujet : "Il m'a filé des références musicales. H-Kayne, je ne connaissais pas, c'est lui qui me l'a fait découvrir..." C'est alors qu'il s'attaque aux présidents français : "J'ai rencontré plein de chefs d'État français qui n'en avaient rien à foutre de la culture !"
Mais à qui fait-il allusion ? Nicolas Sarkozy et François Hollande ? Si son inimitié pour le premier n'est pas surprenante au regard de ses positions politiques (sauf quand il s'agit de foot), on peut être surpris qu'il ait cette opinion de l'actuel président. On se souvient en effet de leur complicité en 2013 à l'Élysée, au cours de la cérémonie de remise du prix de l'audace artistique et culturelle... À moins qu'il ne vise Jacques Chirac ?
Excès de zèle vis-à-vis du roi du Maroc ou réelle critique de l'attitude des dirigeants français ? Ses propos ne passeront pas inaperçus dans l'Hexagone, d'autant que le réalisateur de Pourquoi j'ai pas mangé mon père ? vient d'être nommé numéro 1 des personnalités détestées des Français selon un sondage de L'Internaute.
Il souligne par ailleurs le dynamisme culturel du Maroc en arborant la couverture du magazine Tel Quel consacré au scandale autour du film Much Loved de Nabil Ayouch. Pas un mot toutefois sur ce long métrage, censuré dans le pays parce qu'il racontait le quotidien de plusieurs prostituées... Pourtant, la voix de l'époux de la journaliste engagée Mélissa Theuriau et père de Léon et Lila aurait été la bienvenue pour défendre ce film et la liberté d'expression, si chère à celui qui avait bouleversé les Français en réagissant dans Sept à huit après l'attentat de Charlie Hebdo.