Ce sont de véritables pièces à conviction que Jean-Claude Delarue, père de feu Jean-Luc Delarue, a décidé de révéler en exclusivité par le biais du fil d'info de M6 sur le portail msn.com : les derniers SMS qu'il a échangés, captures d'écran à l'appui, avec son défunt fils jusqu'à la veille de sa mort, le 23 août 2012 des suites de son cancer, soit une dizaine de conversations par SMS du 11 mai au 22 août 2012. Auxquelles s'ajoute un message en date du 25 août concernant les dispositions funéraires, d'Arnaud Gachy, attaché de presse de la société de production Reservoir Prod, que Jean-Claude Delarue tient pour partie prenante d'un complot visant à le tenir à l'écart.
Des éléments nouveaux, à la teneur inévitablement bouleversante, qui ne manqueront pas d'envenimer encore l'âpre bataille pour la vérité que se livrent d'un côté le père de Jean-Luc Delarue, de l'autre sa veuve, Anissa, épaulée par l'avocat Me Francis Szpiner et Arnaud Gachy.
"Qu'on me montre les volontés de Jean-Luc ! La veille de sa mort, il m'envoie un SMS disant : "On se voit bientôt. Pas cette semaine parce que je suis trop fatigué." Et il ne voulait pas qu'on prévienne son père de son décès !", s'était insurgé, le 19 septembre, Jean-Claude Delarue au micro de Bruce Toussaint dans la Matinale d'Europe 1. A l'antenne de la station de la rue François Ier, c'est un père en plein désarroi qui venait alors soulever des questions et chercher leurs réponses en lançant un véritable appel à témoins : pourquoi n'a-t-il appris que le lendemain, par un journaliste d'Europe 1, le décès de son fils ? Pourquoi a-t-il été tenu à l'écart de ses obsèques ? Pourquoi a-t-il dû remuer ciel et terre avec son avocat pour espérer découvrir où Jean-Luc Delarue a été inhumé ? A quelle date a-t-il été inhumé ?
Par le fruit du hasard, il se trouve que la divulgation de ces messages téléphoniques, qui laissent clairement entrevoir semaine après semaine des liens affectueux entre les deux hommes, au coeur desquels se trouve Jean (le fils et petit-fils, né de l'histoire entre Jean-Luc et Elisabeth Bost ), mais aussi la fatigue physique constante de Jean-Luc Delarue sous l'effet de son traitement, surgit presque simultanément à la confirmation par l'AFP que le défunt animateur vedette de France 2 est bien enterré au cimetière de Thiais (Val-de-Marne), comme le soutenait son père et comme nous le confirmions d'après nos propres sources. La sépulture de Jean-Luc Delarue se trouve, selon une source municipale, dans une division du cimetière regroupant des caveaux de famille musulmane, confession d'Anissa, qui dispose à Thiais d'une "concession au nom de Mme Delarue". En revanche, la même source précise que le cimetière est laïque et qu'il n'est donc pas nécessaire d'être de confession musulmane pour reposer dans ladite division - sur ce point également, les deux parties se sont affrontées à coups de déclarations, Jean-Claude Delarue suggérant que son fils s'était ouvert à lui sur son projet de conversion, Anissa et son avocat démentant catégoriquement un tel acte. L'information de l'AFP concernant la localisation de la dépouille vient contredire le communiqué qu'Anissa Delarue avait opposé au père du défunt, affirmant que l'inhumation avait eu lieu au Père Lachaise le 29 août tout en disant se réserver le droit de transférer sa dépouille, par exemple au sein de son caveau familial. "J'ai assisté à une cérémonie d'une dizaine de minutes [au Père-Lachaise]. S'il n'y a rien à cacher, qu'on me montre les papiers prouvant où est enterré mon fils !", avait encore tempêté le père bafoué au sujet des obsèques. Me Francis Szpiner avait par ailleurs fait savoir que, selon les dernières volontés de Jean-Luc Delarue il ne souhaitait pas qu'on puisse venir se recueillir sur sa tombe (d'où le mystère fait de sa sépulture), mais qu'une stèle serait érigée "le moment venu".
Les derniers SMS entre Jean-Claude et Jean-Luc Delarue : des "ton papa qui t'aime", des "je t'embrasse fort", des silences inquiétants et des rencontres sans cesse impossibles...
Se heurtant aux refus inflexibles de la partie adverse d'avoir accès aux documents contenant les dernières volontés de son fils et à sa sépulture, Jean-Claude Delarue prend le parti adverse : celui de ne rien cacher. Meurtri par les allégations de rapports distendus avec son fils, même s'il a admis de bon gré que leur relation n'avait "pas toujours été un long fleuve tranquille", "parfois éloignés, mais jamais brouillés", il fournit des éléments de preuve à ce qu'il soutient : père et fils s'étaient bien rapprochés, et étaient en contacts étroits lors des derniers mois de Jean-Luc Delarue.
L'ultime échange de SMS, en date du 22 août 2012, est fidèle à ce que Jean-Claude Delarue partageait sur les ondes d'Europe 1 : "Je ne t'ai pas vu depuis TRES longtemps. Est-ce que tu crois que c'est maintenant possible ? J'aimerais beaucoup. Papa.", écrit Jean-Claude Delarue le 16 août ; "Trop fatigué par le traitement pour te voir cette semaine papa. Je reviens vers toi. Je t'embrasse. Ton fils.", répondra Jean-Luc Delarue six jours après, le 22 août, à la veille de rendre les armes face à la maladie.
Le premier échange produit par Jean-Claude Delarue date du 11 mai, veille du mariage de Jean-Luc et Anissa à Belle-Ile-en-Mer, dernière occasion où le père a vu son fils :
"Jean-Luc Delarue : Ça va ? Jean ne tousse pas ? Je suis un peu inquiet.
Jean-Claude Delarue : Pas du tout. Il s'amuse comme un petit fou avec les nièces d'Anissa. Juste un petit mot pour vous embrasser tous les deux. La chambre est superbe. (Beau) papa."
La suite une semaine après la noce, le 18 mai, quand Jean-Claude cherche à prendre des nouvelles : "Je viens prendre de tes nouvelles, comment ça se passe ? J'attends les photos avec impatience ! Je t'embrasse très fort. Ton papa qui t'aime." Le lendemain, ils conviennent d'une visite de Jean-Claude à son fils à l'hôpital Beaujon. Mais l'état de ce dernier semble contrarier ce projet, et, le 23 mai, Jean-Luc écrit : "Papa ! Toujours en convalescence pulmonaire. Je serai apte à discuter ce week-end."
Le 30 mai : "Jean-Luc Delarue : Papa, je suis en chimiothérapie. Beaucoup de soins, difficile de répondre. Je sors dans 2 jours !
Jean-Claude Delarue : Bonne nouvelle, tu sors dans deux jours ! Je t'embrasse."
La suite est du même acabit : des espoirs de retrouvailles toujours déçus, des embrassades par textos... Voici venir juin :
"Jean-Luc Delarue : A nouveau hospitalisé. Pas la pêche pour l'instant. Je t'embrasse.
Jean-Claude Delarue : Comment vas-tu aujourd'hui ? Sais-tu quand tu sors ? Je vais chercher Jean à l'école tout à l'heure, je l'embrasserai très fort pour toi, et je t'embrasse. Papa."
Jean-Claude Delarue, inquiet, se fait plus pressant.
En juillet : "Jean-Claude Delarue : Mon cher fils. Ça fait plus d'un mois et demi que je ne t'ai pas vu. Je souhaite venir te voir cette semaine ou pendant le week-end." Le 16 août : "Je ne t'ai pas vu depuis TRES longtemps. Est-ce que tu crois que c'est maintenant possible ? J'aimerais beaucoup. Papa."
En corollaire, on découvre un message d'Arnaud Gachy 48 heures après la disparition de Jean-Luc : "Bonjour Jean-Claude (...) Vous, Philippe, Thomas et David (frère et demi-frères de Jean-Luc) (...) êtes les seules personnes que JL a autorisé [sic] à assister à son inhumation avec Jean (ni la mère de Jean). (...) J'ai rendez-vous aux pompes funèbres à 11 h date et déroulement des obsèques, endroit selon les volontés de Jean-Luc. Je serai en mesure de vous dire les choses dans l'après-midi." Jean-Claude Delarue, depuis, a admis avoir assisté à une cérémonie de recueillement d'une dizaine de minutes au Père Lachaise, mais nie avoir suivi l'inhumation, d'où sa colère et sa persévérance à se battre. Francis Szpiner, l'avocat d'Anissa, a contesté les allégations du père en déclarant qu'il "sait parfaitement où est enterré" son fils.
Au bout du compte, peu d'éléments nouveaux propres à débloquer la situation d'affrontement qui existe entre le père de Jean-Luc et sa veuve Anissa, mais la certitude que Jean-Claude Delarue, qui clame son désarroi à toutes les tribunes possibles, était bien présent pour son fils dans les dernières semaines de son combat perdu. Aujourd'hui, c'est pour son petit-fils Jean qu'il affirme se battre, pour son héritage aussi, se demandant si l'argent en jeu n'est pas l'un des noeuds du problème.
Forcément touchants au vu du funeste dénouement, ces SMS iront probablement droit au coeur du public. Mais il n'y a guère d'espoir qu'ils permettent d'établir un dialogue entre Jean-Claude Delarue et Anissa. Ce sont pourtant, faute de moyens légaux pour obtenir ce qu'il demande, les seules armes dont semble disposer le père de Jean-Luc Delarue.