Après sa comparution devant la 10e chambre du tribunal correctionnel de Paris, Jean-Vincent Placé a pris acte de la sanction réclamée : six mois de prison avec sursis, une mise à l'épreuve de deux ans et 1 000 euros d'amende. Toutefois, le tribunal a mis son jugement en délibéré au 10 septembre, relate l'AFP.
L'ancien secrétaire d'État et ex-sénateur était jugé pour des faits survenus le 5 avril 2018 dans un bar du chic 6e arrondissement de Paris. On reprochait à Jean-Vincent Placé d'avoir été violent envers une jeune femme avec laquelle il voulait danser (allant jusqu'à lui proposer de l'argent) puis d'avoir insulté le vigile et, enfin, d'avoir été turbulent avec les policiers sollicités sur les lieux.
L'homme politique a reconnu sa balourdise avec la jeune femme et son outrage aux agents mais il a refusé de confirmer les injures racistes à l'encontre du videur, prénommé Mohamed mais se faisant appeler Vlad, son "identité de légionnaire", comme le rapporte Le Parisien. Selon le portier, l'actuel conseiller régional d'Ile-de-France lui aurait dit : "On n'est pas au Maghreb ici, tu sais pas qui je suis, je vais te descendre en Afrique, moi." Des propos que Jean-Vincent Placé a niés à la barre. Il a même raconté avoir reçu un claque du videur – et envisage de porter plainte pour cela –, ce que dément à son tour ce dernier, lequel a indiqué vouloir retourner dans la Légion...
"Toutes ces infractions troublent gravement l'ordre public et la politique pénale du parquet s'agissant de la violence faite aux femmes et de la lutte contre le racisme", a dénoncé le procureur dans ses réquisitions. Pour le magistrat, l'ancien sénateur a exprimé dans ce dossier une forme de "désinhibition due à l'alcool mais aussi l'expression d'une forme de supériorité, de toute puissance". "Ce que M. Placé appelle avoir été lourd, nous appelons cela des violences légères, un choc psychologique", a expliqué le représentant du ministère public.
Jean-Vincent Placé a expliqué être en cure de sevrage de l'alcool depuis trois mois et avoir entamé une thérapie. "À 50 ans, le début d'une autre vie", a-t-il dit selon Le Parisien.
La mise à l'épreuve consistera dans l'indemnisation des victimes et dans une obligation de soigner son addiction à l'alcool.
Thomas Montet