Jeane Manson est une femme souriante qui affiche toujours une joie de vivre contagieuse. Pourtant, la chanteuse américaine de 61 ans n'a pas toujours eu la vie facile. Le 13 octobre, elle sortait un livre autobiographique intitulé Une Américaine à Paris. A cette occasion, elle s'est confiée au magazine Nous Deux, en évoquant le viol dont elle a été victime. Après avoir également raconté son avortement, elle parle aujourd'hui d'une terrible aventure qu'elle a vécue en 1991 : une prise d'otage. Elle révèle cette histoire dans les pages de Paris Match.
Féministe dans l'âme, la chanteuse Jeane Manson, ancienne candidate de la Ferme célébrités, était à cette époque très populaire au Moyen-Orient. En juin 1991, malgré les mises en garde de l'ambassade américaine sur les tensions dans la région, la mère de Shirel accepte de chanter en Syrie et à Beyrouth. En juin 1991, le Liban sort alors tout juste de la guerre. L'ambassade américaine insiste : "Le Hezbollah retient prisonniers des otages allemands et américains, c'est une folie de vous rendre là-bas." Pourtant, Jeane n'en fait qu'à sa tête.
Très populaire dans cette région du monde, elle accepte l'offre d'un organisateur de concerts syrien en dépit de cette situation instable. Si la première nuit dans un hôtel miteux de la banlieue de Beyrouth n'est pas des plus confortables, Jeane et son équipe tentent de prendre les choses avec humour. Le lendemain, ils prennent alors la route de Damas, où elle doit se produire le soir même. Arrivée dans la salle, Jeane Manson manque de tomber à la renverse : seules 60 places ont été réservées, aucune publicité n'a en réalité été faite pour signaler son arrivée. Habituée à chanter devant des salles combles, Jeane Manson décide d'annuler ses deux premières représentations. L'organisateur refuse alors de la payer. Il ne le fera que si elle continue sa tournée. Les ennuis commencent...
L'organisateur laisse Jeane et son équipe patienter sur une plage crasseuse pendant pas moins de douze heures. Pas de téléphone, ni d'information, et ils ne sont pourtant pas au bout de leurs peines. A 3 heures du matin, lors de leur retour à l'hôtel, à Beyrouth, le Syrien refuse désormais de leur rendre leurs passeports et de les payer. Jeane Manson et ses camarades sont devenus en un instant des otages.
Terrorisés, ils sont sous la surveillance permanente du neveu de l'organisateur. Des hommes sont même armés de kalachnikovs. Des souvenir effrayants pour l'artiste.
C'est lors d'un repas qu'elle profitera du bruit pour demander à voix basse à un client de l'hôtel de prévenir l'ambassade de France afin qu'elle fasse le nécessaire pour les sortir d'affaire. Un plan élaboré en toute vitesse qui aura lieu en pleine nuit dans l'obscurité la plus totale. Alors qu'ils tentent tous de s'échapper, le bruit réveil le neveu du Syrien, chargé de les surveiller. Jeane Manson prend alors son courage à deux mains et vient vers lui en hurlant : "C'est fini, on s'enfuit, ne bouge pas, notre ambassade et notre avocat sont là..." Pétrifié, il ne bouge pas. C'est gagné.
C'est Richard Pharaon qui est l'homme qui leur a permis de contacter l'ambassade. Leur sauveur. Jeane Manson et son équipe récupèrent leurs passeports et renoncent en contrepartie à traîner le Syrien devant un tribunal et à être payés. Richard insiste pour que Jeane revienne à Beyrouth afin de garder un bon souvenir de cette ville. Contre toute attente, elle tient sa promesse : "J'ai tenu parole, j'y suis retournée, mais seulement vingt-quatre heures, en exigeant qu'on vienne me chercher et qu'on me raccompagne au pied de l'avion."
Aujourd'hui, Jeane Manson doit garder un terrible souvenir de cette histoire qui s'est heureusement bien terminer...
Retrouver l'intégralité de l'histoire de Jeane Manson dans Paris Match, en kiosques demain, jeudi 29 décembre 2011.
Chloé Breen