Le Figaro Magazine dévoilait vendredi des extraits de Maudite (Ed. Albin Michel), ouvrage de Jeannette Bougrab qui sort aujourd'hui, 13 mai 2015. À cette occasion, l'ancienne secrétaire d'État a livré une nouvelle interview poignante au magazine Paris Match. Elle évoque sa relation, atypique, avec Charb - Stéphane Charbonnier -, dessinateur et directeur de la rédaction de Charlie Hebdo, assassiné le 7 janvier dernier.
"Charb m'a peut-être trompée"
Alors que la famille de Charb a démenti "formellement l'engagement relationnel" entre le dessinateur et la femme politique, Jeannette Bougrab continue d'évoquer son amour pour le caricaturiste malgré les attaques. Et ces dernières ont été nombreuses, à l'instar de celle de Sylvie Coma, une collaboratrice, qui avait déclaré sur Facebook que les interventions médiatiques de Jeannette Bougrab étaient un "viol posthume". "Mon crime a été d'écorner son image. Eux l'ont décrit comme un queutard sans attaches, sans foi ni loi. (...) Tout était bon, sauf moi ! Pas de pièce rapportée dans le clan", écrit-elle dans son livre. Mais quand le magazine Paris Match lui rappelle que le bruit courait que Charb avait une double, voire une triple vie, Jeannette Bougrab répond, implacable : "Il m'a peut-être trompée. Je n'en sais rien."
Selon les récits de la femme de 41 ans, entre elle et son compagnon, c'était une histoire sérieuse. Charb avait même une relation "quasi paternelle" avec sa fille adoptive May. "Elle l'appelait 'papa' ou 'tonton'. J'ai des dizaines de vidéos où on le voit tellement complice avec elle", déclare-t-elle, précisant ensuite que le dernier SMS envoyé par Charb, quelques heures avant sa mort, contenait un dessin de sa fille "avec un coeur".
"Ma stérilité (...) le rêve pour lui !"
Si Charb était proche de May et semblait partager beaucoup avec Jeannette Bougrab, l'idée de mariage était exclue. Tous deux avaient une peur bleue du "symbole de la corde au cou" et Jeannette Bougrab précise : "Stéphane comme moi revendiquions un célibat total." La question des enfants ne se posaient donc même pas. "Ma stérilité qui me meurtrit et empêche toute grossesse... le rêve pour lui !", continue-t-elle.
"Une partie de moi est morte avec Charb, une autre va bientôt mourir"
Afin de tenter de se reconstruire et de protéger sa fille, au mois d'août, Jeannette Bougrab quittera la France pour la Finlande où l'attend un poste d'attachée culturelle à l'ambassade. "Un pays réputé être paradisiaque pour les enfants.", explique-t-elle. Mais dans ses bagages, la femme politique emporte avec elle sa douleur et un futur marqué d'un nouveau drame. "Une partie de moi est morte avec Charb. Une autre partie va bientôt mourir, parce que ma mère va s'éteindre", explique-t-elle.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Jeannette Bougrab dans le magazine Paris Match en kiosques le 13 mai 2015.