Alors que les États-Unis ont vécu un moment historique ce week-end avec le mouvement March for Our Lives, quelques voix s'élèvent pour prendre le contre-pied et soutenir le critiqué lobby pro-armes. Parmi eux, un certain Jesse Hughes, leader conservateur du groupe Eagles of Death Metal, la formation américaine qui se trouvait sur la scène du Bataclan le soir de l'attentat du 13 novembre 2015. En survivant d'une tuerie de masse, le rockeur estime qu'il est légitime pour livrer son avis sur la question...
Tout est parti d'un post Instagram dans lequel Hughes a partagé un dessin au ton très ironique, mettant en scène une femme expliquant à son interlocuteur qu'elle "rangeait son flingue pour contribuer à la fin de la violence". Ce à quoi l'homme répond : "J'ai coupé mon sexe pour arrêter les viols."
"En tant que survivant d'une fusillade de masse, je peux vous dire d'expérience que vous tous qui protestez et séchez l'école, vous insultez la mémoire de ceux qui ont été tués, poursuit-il en légende de ce post qui a depuis été effacé. Que par vos actions, vous abusez et vous nous insultez, moi et tous les amoureux de la liberté... Longue vie au Rock'n'Roll... Et que tous ces exécrables individus qui manquent de respect aux morts vivent aussi longtemps que possible afin qu'ils aient le maximum de temps pour endurer leur honte et être maudits."
Le rockeur controversé voit dans l'action de ces adolescents un comportement "pathétique et répugnant" et s'agace de ces jeunes qui "dénigrent et exploitent la mémoire et la mort de 16 jeunes étudiants pour obtenir des 'like' sur Facebook et attirer l'attention des médias". Dans un autre post, il s'en prend frontalement à Emma Gonzalez, figure de ce mouvement contestataire, qui semble déchirer la Constitution américaine. "Regardez, l'horrible visage de la trahison... Survivante de rien... Idole de la trahison... Profite de ton petit moment... Il va bientôt prendre fin", peste-t-il. Sauf que l'image est un fake, un montage pris de la couverture du Teen Vogue. "À gauche, c'est la photo de Tyler Mitchell d'Emma pour la couverture de Teen Vogue. À droite, c'est ce que les soi-disant 'activistes des droits des armes à feu' ont photoshoppé", dénonce Phillip Picardi, l'un des responsables du magazine.
Ce n'est pas la première fois que les propos de Jesse Hughes prêtent à confusion ou font polémique. Après le Bataclan, il avait signé plusieurs sorties très hasardeuses, d'abord en arguant que s'il avait été armé le soir du 13 novembre 2015 il aurait pu empêcher à 90 innocents de tomber au Bataclan et ensuite en laissant entendre que les vigiles de la salle parisienne étaient peut-être complices des trois terroristes qui ont semé la mort...