Après son interview-vérité dans Vanity Fair, John Galliano s'est assis dans le fauteuil de Charlie Rose pour revenir sur l'épisode sombre de sa vie, sa traversée du désert. Car depuis son éviction de la maison Dior en 2011 après l'affaire des propos racistes qu'il a tenus à la terrasse d'un café parisien (pour laquelle il a été condamné à 6000 euros d'amende), le créateur autrefois tourmenté s'était retiré de la scène. Après son entretien avec Vanity Fair, c'est donc à l'animateur anglais qu'il accorde sa première interview télévisée depuis le drame. Et certainement sa dernière.
Sobre depuis "deux ans et trois mois", John Galliano apparaît le visage ouvert et prêt à tout révéler. Bien sûr, il fera une nouvelle fois son mea culpa, reviendra sur sa cure de désintoxication et les changements qui se sont depuis opérés dans sa vie. Mais le créateur se rappelle aussi du suicide d'Alexander McQueen, une autre âme tourmentée de la mode, en faisant une confession surprenante : "Je l'ai compris."
Interrogé sur le geste du créateur disparu, John Galliano déclare en effet : "J'ai compris son geste. J'ai compris cette solitude, cette douleur. Les addicts sont en recherche de perfection. Nous mettons la barre impossiblement haut. (...) J'étais profondément triste." Un geste qu'il comprend, donc, et un destin tragique qui aurait pu être le sien.
"C'était l'enfer. Ma vie était un enfer", dit-il, précisant qu'il n'aurait pas survécu si cet incident n'était pas arrivé pour le réveiller. Et d'ajouter : "Je suis en vie et reconnaissant de la chance qui m'a été donnée."
Celui qui a quitté la France pour se réfugier dans une clinique en Arizona évoque aussi son état, et le déni.
"Je suis allé en Arizona pour ma cure de désintox. J'étais encore dans le déni au moins une semaine après mon arrivée là-bas. Au début, durant les réunions, j'étais Johnny G (là-bas, on m'appelait comme ça), une âme perdue. Et il m'a fallu une semaine pour dire : 'Je suis un alcoolique, je suis un addict'", confie-t-il.
Une interview confession qui fait déjà grand bruit. L'ère du renouveau a-t-elle sonné pour le créateur déchu ?