Dans la bataille rangée qui s'est engagée au sujet de l'héritage de Johnny Hallyday, le rockeur ayant choisi de léguer toute sa fortune à son épouse Laeticia et des deux dernières filles, au détriment de ses grands enfants David et Laura, lesquels se sont pourvus en justice pour contester le testament de leur père, les clans se forment, les chiffres valsent et le temps tourne à l'orage, sous les yeux d'un public - il faut bien le dire - affligé...
La veuve peut compter sur le soutien plein et entier de sa garde rapprochée, les grands enfants du défunt ont leurs propres soutiens, à l'image d'Eddy Mitchell, parrain de Laura Smet, et il y a encore ces proches qui se gardent bien de prendre publiquement parti, à l'instar par exemple de Line Renaud, qui a esquivé les assauts médiatiques. Première épouse (1965-1980) de Johnny et mère de David Hallyday, Sylvie Vartan, elle, vient de monter au créneau.
Deux mois après sa prise de parole controversée s'agissant du choix de Johnny Hallyday de reposer à Saint-Barthélemy, la chanteuse de 73 ans, qui prépare un concert hommage le 16 mars au Grand Rex à Paris, a souhaité réagir à propos des donations faites de son vivant par le rockeur à David et Laura et au regard desquels il aurait décidé de les écarter ultérieurement de son héritage. Si l'actrice a "confirmé que son père lui avait permis d'acquérir par deux donations un appartement de 106,78 m2 situé rue Bonaparte à Paris et qu'il lui versait mensuellement de l'argent pour le remboursement du crédit immobilier", son frère aîné aurait pour sa part reçu en 2002 la moitié d'une luxueuse villa du XVIe arrondissement qui appartenait à ses parents, d'après un document notarié que s'est procuré la radio RTL.
Dans quelles conditions ? C'est là qu'intervient Sylvie Vartan, arrivée à Paris en provenance de Los Angeles vendredi et qui a transmis à l'AFP un communiqué : "Je suis consternée des fausses informations qui circulent à dessein insinuant que mon fils David aurait été gratifié d'une partie de la maison que nous avions achetée à Paris avec son père il y a plus de 30 ans, s'insurge-t-elle. La réalité est évidemment tout autre. Lors de notre séparation après 18 ans de vie commune, j'ai purement et simplement refusé de recevoir de Johnny, sous forme de donation, sa part de la maison, préférant que cela revienne directement à notre unique fils. C'est d'ailleurs ce qu'indiquait très clairement notre jugement de divorce. C'est moi, et moi seule, qui ai voulu gratifier notre fils, ne voulant rien recevoir à titre personnel de mon ex-époux, lors de notre séparation." Une manière explicite d'exposer que la donation dont a bénéficié David provenait non pas de son père, mais d'elle...
Une version qui n'a pas tardé à être contredite par le magazine Closer, lequel affirme au contraire que "le jugement de divorce ne fait aucunement état de cette donation". "Ce n'est que le 20 mars 2002, soit 22 ans après le divorce des Vartan Hallyday, précisent nos confrères sur le site Internet de l'hebdomadaire en se référant à l'acte notarié établi à cette date, que Johnny a fait donation à David devant notaire de 50% de la villa Montmorency." "Un document sur lequel il est expressément précisé "donation personnelle en moins de part réservataire" [ce qui implique que cette donation devra être soustraite de l'héritage, NDLR] de "Jean-Philippe Léo Smet dit Johnny Hallyday" à David Michaël Benjamin Smet dit "David Hallyday"", lit-on encore, comprenant donc que Johnny Hallyday avait conservé la moitié de la nue-propriété du bien en question.
Closer n'en reste d'ailleurs pas là et met à mal les déclarations de Sylvie Vartan à d'autres égards : d'une part en maintenant son affirmation que Johnny Hallyday a "payé le redressement fiscal" de leur fils David ("Fabrication et mensonge !", objectait sa mère).
Je comprends bien les raisons pour lesquelles on cherche à travestir la vérité
Dans la fin de son communiqué adressé à l'AFP, Sylvie Vartan prenait fait et cause pour son fils David à travers des insinuations lourdes de sens. "Évidemment, je comprends bien les raisons pour lesquelles on cherche à travestir la vérité afin d'atteindre mon fils. Pouvez-vous imaginer une seule seconde ce que peut ressentir David, artiste lui-même, fils d'artistes, d'être privé de tout droit de regard sur la gestion de l'héritage artistique de son père ? Ça me sidère. C'est pour cela que je ne peux le tolérer et sors ainsi de ma réserve", dénonçait-elle en déportant le débat sur l'autre volet litigieux de cet héritage : la gestion de la postérité de l'image et de l'oeuvre de Johnny Hallyday...
Outre la procédure judiciaire enclenchée en vue d'obtenir la nullité du testament établi en 2014 par leur père, Laura Smet et David Hallyday ont en effet intenté une action en référé pour obtenir un droit de regard sur l'album posthume de Johnny Hallyday ainsi que le gel de son patrimoine, dans l'attente du règlement de leur bras de fer avec Laeticia Hallyday. Au motif de cette nouvelle action, Laura Smet indique que cette dernière a "sèchement opposé une fin de non-recevoir à sa demande de communication amiable, s'inscrivant dans le cadre de relations familiales normales, de ce projet d'album finalisé dont elle ne sait que très peu de choses". D'où sa décision de saisir la justice pour "prendre connaissance du projet d'album posthume afin de pouvoir exercer ses prérogatives d'héritier, pour pouvoir confirmer le respect de l'intégrité artistique de l'entier contenu de cet album dont la presse a annoncé qu'il aurait été récemment terminé", a dit un de leurs avocat, Emmanuel Ravanas, dans des propos rapportés par l'AFP.
Une demande qui peut apparaître d'autant plus légitime que "Johnny Hallyday avait fait écouter avec fierté le 4 octobre dernier les premiers enregistrements bruts de quelques titres de l'album à sa fille Laura", ont ajouté les conseils de celle-ci...
Une première audience devant le tribunal de grande instance de Nanterre doit se tenir le 15 mars prochain.