"Je suis profondément triste. Je perds une nouvelle fois un patient. Pour un médecin, ne pas réussir à guérir est très dur", confie le professeur David Khayat, ce vendredi 8 décembre 2017 dans Le Parisien. Le chef du service d'oncologie médicale de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière était l'ami de Johnny Hallyday avant de devenir son médecin. Depuis la mort du rockeur, dans la nuit de mardi à mercredi, David Khayat raconte la force dont a fait preuve Johnny dans son combat contre le cancer du poumon.
"Je connaissais Johnny Hallyday depuis déjà de longues années. Alors, quand l'an passé, en octobre, il m'a appelé pour aller le voir à Los Angeles et devenir son médecin, je n'ai pas hésité une seule seconde", confie le professeur Khayat au Parisien. Sa mission, outre soigner Johnny, était aussi de lui permettre de vivre comme il l'entendait et donc de pouvoir monter sur scène pour la tournée des Vieilles Canailles. Cette série de concerts n'a pas aggravé l'état de santé du chanteur, bien au contraire : "Pour Johnny, comme pour n'importe quel malade, le travail, s'il est voulu, n'est pas un facteur aggravant. Il permet au contraire de rester inséré dans la société. Pour lui, c'était capital." Et pour Johnny, en dehors de sa famille et ses amis, il n'y avait bien que son public.
En novembre, après une détresse respiratoire, Johnny Hallyday a été brièvement hospitalisé à la clinique Bizet. David Khayat lui a permis d'organiser son retour à la maison, à Marnes-la-Coquette : "J'ai effectivement mis en place les soins à domicile, selon son souhait et celui de son entourage. Il a bénéficié du meilleur accompagnement, que ce soit en termes humains ou médicaux."
Quant au combat en lui-même, David Khayat a deux choses à dire : "J'ai rarement vu en quarante ans d'exercice de la cancérologie quelqu'un d'aussi fort, d'aussi puissant, d'aussi déterminé", disait-il hier sur BFMTV. Et d'ajouter dans Le Parisien : "Il n'avait aucun stigmate visible, il aurait pu cacher son cancer.... Il a choisi de la mettre en lumière pour que cela puisse aider tous les malades." Le professeur Khayat note les progrès de la médecine depuis le premier plan Cancer mis en place en 2002 mais il rappelle ces chiffres effrayants : le cancer du poumon fait 30 000 morts par an en France. C'est aussi un cancer dont le dépistage est difficile. La lutte contre le tabagisme est essentielle selon David Khayat.