Pas simple de faire changer les mentalités ! Quelques mois après ses accusations contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon, qu'elle accuse de viols alors qu'elle était mineure, Judith Godrèche continue son combat pour protéger les actrices et les jeunes filles : invitée au Festival de Cannes, qui a commencé la semaine dernière, l'actrice et réalisatrice est venue présenter son dernier documentaire, Moi Aussi, qui rassemble plusieurs centaines de témoignages de victimes de violences sexuelles.
Un film choc dans lequel joue notamment sa fille Tess, qui vient de fêter ses 19 ans. Danseuse et actrice en herbe, la jeune femme recueille toutes les paroles dans le long-métrage et avait évidemment fait le déplacement jusqu'à Cannes pour monter les marches en compagnie de sa mère. Comme elle, et comme certaines autres victimes qui étaient avec elles, elle a ensuite posé, les mains sur la bouche, pour représenter le silence imposé aux victimes.
Un geste fort pour la jeune fille, qui a également marqué par sa ressemblance avec ses parents (elle est également la fille de Maurice Barthélémy). Mais cette montée des marches n'est pas passée inaperçue pour une partie des internautes : considérant que la jeune Tess, qui portait une robe noire dos nu, était trop dénudée, ils se sont montrés particulièrement vindicatifs sur les réseaux sociaux, où les commentaires abjects ont fleuri.
"On emmène sa fille (légèrement vêtue devant, et moins encore derrière) chez les affreux 'patriarches'...", a notamment ironisé l'un d'entre eux, faisant référence aux discours de Judith Godrèche. D'autres sont allés beaucoup plus loin dans l'insupportable : "Dites Judith Godrèche, je pense qu'il serait de bon que votre fille se couvre un peu et change ce regard de train fantôme pour éviter de tomber dans les bras d'un pervers qui pourrait lui occasionner de faire une carrière... Après, chaque maman a la responsabilité de sa fille, comme devait être la vôtre n'est-ce pas ?", "Pour une femme qui dénonce les abus et agressions sexuelles dans le cinéma... Elle exhibe sa fille quelque peu déshabillée", peut-on en effet lire, parmi les plus "polis" d'entre eux.
Des internautes se sont chargés de réagir à ces attaques. "Pour rappel, aucune tenue ne justifie les violences sexuelles et sexistes", rappelle le compte Fraîches sur Instagram, quand d'autres estiment qu'il s'agit là de "légitimer la culture du viol". Sans manquer de faire remarquer que ceux qui critiquent, "glorifient encore Mireille Darc dans le Grand blond avec une chaussure noire, film devenu mythique, précisément grâce à une robe au décolleté identique"...
Sa mère Judith Godrèche a pris la parole sur Instagram avec un message clair : "Laissez ma fille tranquille, et toutes les filles, et toutes les femmes, couvertes et court-vêtues, cis ou trans. Cessez de juger, promouvoir, encourager, inciter cette culture du viol." Malgré la violence des mots reçues par sa fille, la comédienne, scénariste et réalisatrice en appelle à la bienveillance de chacun et chacune : "Il est encore temps d'échanger des grimaces pour des sourires."
En attendant, Tess Barthélémy continue de montrer à Cannes qu'une jeune femme peut s'habiller comme elle le veut sans devoir attirer les critiques : radieuse dans une robe blanche pour une deuxième montée des marches ce vendredi, elle a participé à un dîner dimanche avec un décolleté plongeant. Et on adore !