Après son discours poignant à la cérémonie des Césars en février dernier, c'est à Cannes que Judith Godrèche est venue porter son combat contre les violences sexistes et sexuelles dans le cinéma. Et quelques minutes après son arrivée sur la Croisette ce mercredi, c'est par un message fort qu'elle s'est fait remarquer sur le tapis rouge : entourée de nombreuses victimes de violences sexuelles qui apparaissent dans son film Moi Aussi, recensant près de plusieurs centaines de témoignages, mais également de ses deux enfants Noé (24 ans, né de ses amours avec Dany Boon) et Tess (18 ans, dont le père est Maurice Barthélémy) elle a parcouru le tapis rouge les mains sur la bouche.
Un geste poignant, qui symbolisait à nouveau le combat qu'elle mène depuis quelques mois et sur lequel elle est revenue en interview. Expliquant sa motivation de rassembler de nombreuses victimes, elle a également été interrogée sur les parents, elle dont l'histoire familiale a été décortiquée après ses accusations de viol contre Benoît Jacquot, avec qui elle vivait à 14 ans alors qu'il en avait 40.
Et elle a décidé de défendre les parents des victimes, pas forcément coupables selon elle des mauvais traitements vécus par leurs enfants : "Il faut cesser de taper sur les parents", a-t-elle lancé pour nos confrères du Gala Croisette, ce jeudi 16 mai. "Même moi, je ne serais pas à l'abri de reproches si ma fille, malgré ses 18 ans, se retrouvait seule avec un réalisateur dans une pièce. Ma mère a vu le film. Elle a été bouleversée", a-t-elle également expliqué.
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Il faut dire que Marie, sa mère, avait déjà raconté les difficultés vécues avec Judith Godrèche quand Benoît Jacquot est arrivé dans leur vie : "C'était comme si elle était enfermée, il fallait demander la permission à Benoît pour tout, même pour qu'elle passe Noël avec moi. C'est lui qui décidait de tout, c'était une relation tyrannique. Alors que c'était encore une petite fille : elle avait un doudou. Je pense qu'elle n'a jamais été heureuse", avait-elle confié à nos confrères du Monde il y a quelques mois, elle qui avait quitté Alain Godrèche, le père de Judith, alors que la fillette était très jeune.
"J'étais tétanisée, j'avais une relation très difficile avec son père. Je suis partie quand elle avait huit ans, elle est restée vivre avec lui et je n'ai pas su être une mère protectrice. Aujourd'hui, je suis heureuse de voir que Judith est une mère extraordinaire avec ses propres enfants, attentive et à l'écoute", a-t-elle conclu.
D'ailleurs, sa fille Tess apparaît dans le film : "A travers elle, c'est à la jeunesse que ce film s'adresse", explique Judith Godrèche. Qui sait que malgré leur soutien, ses enfants peuvent souffrir de cette lutte dans laquelle elle s'est lancée pour protéger les jeunes : "Il est manifeste que mon combat envahit beaucoup notre vie de famille. Je suis tout le temps sur mon téléphone. Cela dit, j'arrive à me fatiguer moi-même parfois", a-t-elle conclu avec philosophie et humour. Et on espère qu'à Cannes, son message sera mieux entendu !
