

Le 5 octobre 2014, Jules Bianchi était victime d'un terrible accident lors du Grand Prix du Japon qui allait lui coûter la vie. Un Grand Prix du Japon qui se tiendra ce week-end et qui se rappelle douloureusement au père du jeune pilote français. Quelques mois après les obsèques de son fils, Philippe Bianchi s'est livré dans les médias et a évoqué cette douleur toujours aussi présente.
Une année chargée d'espoir et de désespoir
"On va mal. Malheureusement, on ne peut pas aller bien lorsqu'on a vécu l'année que nous avons pu vivre. C'était une année chargée d'espoir et de désespoir à certains moments. Mais bon, l'espoir reprenait toujours le dessus parce qu'il y avait de la vie... Puis il y a deux mois, la vie s'est arrêtée", confie Philippe Bianchi en exclusivité à RMC Sport. Il raconte le manque, l'absence, le vide laissé par un fils qui les appelait tous les jours. "Tout le monde a essayé de donner le maximum de son énergie et aujourd'hui, nous avons le contrecoup de tout ce qu'on a fait car on a été impuissants sur le résultat final...", ajoute-t-il, lui qui passait ses journées auprès de Jules Bianchi, plongé dans un coma suite à sa très violente sortie de piste sur le circuit de Suzuka au Japon il y a près d'un an.
Il revient sur l'émotion du paddock, discret lors des mois d'hospitalisation, mais présent lors des obsèques à Nice en juillet dernier. "On a pu remarquer, notamment durant ses obsèques, tous les témoignages d'affection, toute la tristesse que pouvait avoir une grande partie des pilotes puisqu'ils étaient quasiment tous là", reconnaît le papa. Seul absent en cette triste journée, Fernando Alonso, l'un des plus proches pilotes et ami du pilote Marussia, membre de l'Académie Ferrari. Et pour cause. Le pilote espagnol était dévasté : "Il était tellement touché que c'était trop dur pour lui de venir."
Pour RMC Sport, Philippe Bianchi assure ne pas avoir revu les images de l'accident qui a coûté la vie à son fils, "parce que je sens que ce n'est toujours pas le moment de les regarder". Et pareil pour la F1, comme il le confie dans une interview accordée à la BBC : "Peut-être que dans quelques mois, quelques années, je pourrai à nouveau regarder un Grand Prix, mais pour le moment c'est trop difficile."
Faire exister Jules
Pour Philippe Bianchi et sa famille, l'avenir est à la reconstruction. Une reconstruction "sans Jules", "quelqu'un de très apprécié et pas uniquement pour ses qualités de pilote mais également pour ses qualités humaine". Alors en mémoire de Jules, ce pilote bourré de talent, toujours souriant et attachant, son père souhaite s'engager. "Aujourd'hui je veux créer une fondation pour aider les jeunes pilotes qui n'ont pas d'argent, pas de soutien, à faire du kart et à grandir. Je sais que de nombreuses personnes sont prêtes à m'aider, que ce soit les sponsors ou les pilotes. Je suis sûr que je peux faire quelque chose pour Jules. C'est important pour moi", raconte-t-il à la BBC. "A travers de ces actions, la volonté et le combat, c'est de faire exister Jules, différemment, qu'il soit toujours présent, qu'on continue à parler de lui et qu'il soit toujours avec nous car il était vraiment amoureux de ce sport. C'était toute sa vie", ajoute-t-il sur RMC Sport.
"Jules était vraiment un gentil garçon, il était proche de nous. C'est terrible", confie Philippe Bianchi, dont le Grand Prix prochain ne peut que lui rappeler le drame de sa vie.