Quelques mois après avoir dit adieu à sa nageuse Camille Muffat, la ville de Nice enterrait ce matin un autre de ses sportifs. Les obsèques de Jules Bianchi, décédé le 17 juillet dernier à l'âge de 25 ans, se tenaient ce mardi matin, en présence de nombreux pilotes de Formule 1.
Victime d'un terrible accident lors du Grand Prix du Japon sur le circuit de Suzuka, le jeune Jules Bianchi est décédé le 17 juillet dernier au CHU de Nice après neuf mois de coma. Une triste nouvelle annoncée par les parents du pilote, restés à ses côtés depuis les premiers jours du drame. Les obsèques avaient lieu à Nice ce 21 juillet, en la cathédrale Saint-Réparate où deux portraits géants du prometteur pilote avaient été accrochés. Dès 10h, la place Rossetti accueillait gerbes de fleurs et proches et anonymes venus se recueillir à la mémoire du jeune homme apprécié de tous.
Le monde de la Formule 1 était bien évidemment très représenté, lui qui n'a jamais cessé de le soutenir. Romain Grosjean était ainsi venu avec son épouse, Marion Jollès, qui portait leur bébé, Simon. Il n'était bien évidemment pas le seul, puisque le vétéran du plateau, Felipe Massa, était également là, tout comme le champion du monde Lewis Hamilton, son coéquipier chez Mercedes le futur papa Nico Rosberg, Jean-Eric Vergne, ancien pilote F1 chez Toro Rosso, Sebastian Vettel, quadruple champion du monde, Adrian Sutil, ou encore Charles Pic, passé comme Jules Bianchi par l'écurie Marussia, ainsi que Max Chilton, son ancien partenaire, qui lui a rendu un vibrant hommage ce week-end après avoir décroché sa première victoire en Indy Lights.
D'anciens pilotes tricolores, à l'image d'Olivier Panis, qui tous reconnaissaient en Jules le potentiel pilote que la France attendait depuis Alain Prost, lui aussi présent, avaient fait le déplacement. Jean Todt, le boss de la Fédération Internationale de l'Automobile (FIA), qui a annoncé qu'il retirait le numéro 17 - celui de Jules -, ou encore Eric Boullier, le patron de l'écurie McLaren Racing, ont participé avec émotion à ce dernier hommage.
Ce sont d'ailleurs de jeunes pilotes, ses "frères de course", qui portaient son cercueil au son du tube des Eagles, Hotel California, joué à la guitare sèche lors de son entrée dans la cathédrale. "La mort de Jules est profondément injuste", a rappelé le père Sylvain Brison dans son homélie, cité par l'AFP. Il a été "heureux, car il a fait de son rêve une réalité". La course automobile, "c'était sa vie, sa vocation". Il était "un champion doté d'un rare talent, mais aussi un jeune homme à la stature aussi haute que la profondeur de son humilité".
Durant la messe, diffusée par haut-parleurs pour les personnes rassemblées devant la cathédrale, les parents de Jules Bianchi, Philippe et Christine, en larmes, ont rendu un vibrant et dernier hommage à leur fils : "Ton courage, ta force et ta dignité en nous seront gravés à jamais. Quoi qu'il arrive, que nous soyons tristes ou que nous ayons peur, je sais que tu seras toujours là à toute heure. Tes bébés, comme tu le disais, tu sauras les protéger. Le monde sans toi sera une épreuve douloureuse, mais sache que pour toujours, à jamais, on t'aime."
A la sortie de la cathédrale, le cercueil, sur lequel était posé son casque, était porté par quelques-uns des plus grands pilotes de la Formule 1, Sebastian Vettel, Felipe Massa et Romain Grosjean. Une sortie tout aussi émouvante que le reste de cette cérémonie intimiste, sur l'air de Mistral Gagnant de Renaud...