Kad Merad et les Ch'tis : "Boon a essayé d'avoir José Garcia, Jean Dujardin..."

Visage bien connu du public français avant même le carton de Bienvenue chez les Ch'tis, Kad Merad a accédé au rang de star aux côtés de Dany Boon. Pourtant, l'acteur franco-algérien n'aura pas dû incarner Philippe Abrams, directeur d'une Poste dans le Sud qui est muté dans le Nord. Dans une interview accordée à L'Obs, il confirme que "Dany Boon avait écrit le rôle pour Daniel Auteuil, qui n'était pas disponible" et va plus loin encore. Car Kad, dont cette comédie est en fait son vrai grand premier rôle (même s'il était déjà distingué dans le cinéma populaire avec Les Choristes, "un petit rôle mais sympa", et Le Petit Nicolas), n'était même pas un second choix.

"Il a essayé d'avoir José Garcia, Jean Dujardin, Bernard Campan", explique celui qui réalise, écrit et interprète le premier rôle dans Marseille (sortie le 16 mars). "J'ai récupéré le bébé par son producteur, qui a pensé à moi, poursuit-il. J'ai tout de suite adoré le scénario. Mais personne ne prévoyait pareil succès."

Pas de quoi chatouiller l'ego de Kad Merad, qui peut remercier le destin pour ces refus, puisque c'est finalement lui qui a su profiter de la situation et séduire Dany Boon, lequel n'a pas regretté tous les non essuyés. Depuis, le comédien et réalisateur a multiplie les projets, retrouvant sur son passage Dany Boon (Supercondriaque) mais aussi son copain Olivier Baroux, réalisant quelques films plutôt réussis (Monsieur Papa, L'Italien) et des prestations parfois saluées, comme la toute dernière dans la mini-série Canal+, Baron Noir – où il crève l'écran en politicien notamment inspiré par Julien Dray, dira-t-il.

Cet acteur bourré d'humour, qui voulait "être musicien" et qui a "quand même passé un BEP commerce pour la vitrine", ne regrette rien. Aventurier dans l'âme, il a quitté l'école très tôt pour donner corps à ses amours. "J'ai pris une guitare et j'ai lâché l'école en seconde, avoue celui dont le modèle de cinéma était Bruce Lee. Quant j'ai abandonné les études, mon père a été vaguement inquiet. En me voyant partir avec mes potes, la batterie chargée dans la voiture, il savait que je n'allais pas déraper." Et effectivement, il avait raison !