A 47 ans, Kad Merad s'apprête à sortir sa première réalisation Monsieur papa, un long-métrage dans lequel il joue également et donne ainsi la réplique à Michèle Laroque et Vincent Perez, qui sortira le 1er juin en salles. Actuellement en pleine tournée provinciale pour le lancement de ce dernier, Kad Merad a pris le temps d'accorder une interview confidence à Psychologies Magazine.
Depuis Les Choristes et puis principalement Les Ch'tis, Kad Merad s'est imposé comme l'un des acteurs les plus populaires de notre Hexagone mais arrive aussi en seconde position juste derrière François Cluzet en terme de rentabilité. Un terme qu'il déteste... Il confie : "Quand on parle de ma rentabilité et que mon père m'appelle pour me dire : 'Dans un article, on dit que tu gagnes plus que ce que tu rapportes.' Ça, oui, ça me blesse, parce que ça laisse entendre que c'est l'argent qui me fait avancer et que je ne le mérite pas."
Car l'argent est loin d'être son moteur. Et son rythme de vie le confirme, il assure : "Je ne me suis pas payé de yacht, j'ai acheté une maison et j'ai aidé la famille."
Dans le film L'Italien, une comédie sur fond social, Kad Merad interprétait le rôle d'un Maghrébin qui choisit de se faire passer pour un Italien. Aujourd'hui, il revient une nouvelle fois sur cette notion d'identité que les journalistes le poussent à aborder sans cesse. Si son père Mohamed est devenu Rémi lors de son arrivée en France, Kaddour, lui, est devenu Kad : "Essayez de dire Kaddour Merad en américain..." Il ajoute : "A mes débuts, j'ai même pensé les effacer (ses origines, ndlr) en me faisant appeler François Béguin - du nom de ma mère berrichonne. Je me suis regardé dans la glace : 'Ça va François Béguin ?' Et j'ai pensé à mon père, je ne pouvais pas lui faire ça."
Mais c'est un prénom d'origine arabe que Kad a décidé de donner à son fils : Kalil. "Ma femme et moi avions une passion commune pour Le Prophète de Khalil Gibran", confie-t-il.
Véritable star du cinéma français, il évoque avec humour ce que le succès a changé dans sa vie : "Désormais je mets de belles chemises, et je soigne mes ongles. Sans rire, avec le succès, je me sens plus séduisant. Vous n'écrivez pas ça en couverture, hein ?" Sacré Kad !
Chloé Breen