Depuis le 31 août, se tenait le procès en appel de l'évasion spectaculaire du braqueur Antonio Ferrara de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) en mars 2003. Il comparaissait aux côtés de sept autres personnes dont l'avocat Karim Achoui, ancien avocat des grands du banditisme. En première instance (décembre 2008), ce dernier avait écopé de sept ans de prison. La cour d'assises spéciale de Paris a rendu son verdict, vendredi soir à 23h45 après douze heures de délibéré, et c'est dans un grand apaisement que Karim Achoui a été acquitté.
Il était soupçonné d'avoir donné le départ de l'opération et comparaissait libre après sa libération de février 2009. À l'énoncé du verdict, des cris de joie retentissent dans le tribunal. Achoui s'écroule sur sa chaise, puis se reprend rapidement. À la sortie du tribunal, sous une nuée de journalistes, il déclare, encore groggy : "Je ne dirais pas un soulagement, parce que la durée de l'exercice a été un peu trop longue pour moi." Plus disert, son père lance : "C'est le plus beau jour de ma vie. Mon fils est libéré, c'est un avocat exceptionnel. Et vive la justice française !"
Me Francis Szpiner, un des trois avocats d'Achoui, commente : "Je suis heureux pour Karim Achoui et heureux que la justice ait enfin été rendue. Cet acquittement est juste et il était temps qu'il arrive."
La cour aura prononcé des peines plus clémentes qu'en 2008. Antonio Ferrara, 37 ans, est condamné à douze ans de réclusion criminelle contre dix-sept en première instance.
Les ennuis de Karim Achoui avec la justice ne sont pour autant pas réglés. Il est toujours soupçonné d'escroquerie dans une autre affaire et devrait prochainement être entendu par la brigade de répression de la délinquance à la personne.
En mars dernier, il était placé en garde à vue, puis relâché dans une affaire d'extorsion de fonds en bande organisée. Il a été remis en liberté sans aucune poursuite.
La seule condamnation à ce jour d'Achoui date de janvier 2009. Une affaire de faux et l'utilisation de la signature de son ex-femme lui vaut un an de prison avec sursis, 20 000 euros d'amende et surtout l'interdiction d'exercer sa profession d'avocat pendant cinq ans.