Avec trois films à l'affiche cet automne (Lolo, Belles familles et 21 Nuits avec Pattie), Karin Viard truste les écrans des salles obscures. Forte du succès de La Famille Bélier, elle alterne joyeusement les genres, voguant entre grosses productions comme Les Visiteurs 3 - La Terreur et oeuvres plus intimistes, telle Lulu femme nue de la regrettée Solveig Anspach. Quels que soient les longs métrages, la comédienne de 49 ans se donne entièrement. Elle se confie sur son travail dans les pages du magazine Madame Figaro, mais aussi sur le rapport qu'elle entretient avec le métier face à son rôle de mère.
Karin Viard, mariée depuis plus de vingt ans à un directeur de la photo, Laurent Machuel, est mère de deux adolescentes, Marguerite et Simone. Ses filles ne vont jamais la voir au cinéma, raconte-t-elle : "Elles n'en ont rien à faire !" Cependant, il y a eu une situation délicate, qu'elle a su régler en choisissant les bons mots : "Quand elles étaient petites, elles avaient entendu parler de la scène de sexe que j'allais tourner dans Les Derniers Jours du monde [des frères Larrieu] et elles m'ont dit que ça les embêtait. Je leur ai répondu : 'Quand je suis actrice, je ne suis ni la femme de mon mari, ni la mère de mes enfants. Ma liberté d'actrice n'engage que moi. Et cette liberté que je prends, c'est aussi celle que je vous donnerai le jour où vous choisirez votre métier !' Elles ne m'ont plus jamais entreprise sur le sujet."
Avec les frères Arnaud et Jean-Marie Larrieu, Karin Viard s'est effectivement beaucoup engagée artistiquement. L'actrice se souvient qu'ils lui avaient déjà proposé en 2003 le rôle féminin d'Un homme, un vrai - finalement revenu à Hélène Fillières -, mais elle avait refusé car il fallait jouer seins nus : "Ce qui me fait beaucoup rire aujourd'hui m'effrayait à l'époque. Du coup, quand ils m'ont proposé Les Derniers Jours du monde avec des scènes de sexe très crues, ça a été comme un bizutage, je me suis fait violence. Mais il n'y a jamais rien de dégradant chez eux." Avec leur nouveau film, 21 Nuits avec Pattie, elle se retrouve dans la peau d'une femme fantasque qui raconte sa vie amoureuse en détails : "Le texte est très littéraire, tout en étant pornographique."
Femme épanouie au cinéma et dans sa vie privée, Karin Viard se réjouit que le temps qui passe lui ait permis d'acquérir de la sérénité et d'être moins dans le contrôle mental. Plus jeune, elle a été élevée à la dure : "Ma mère était la beauté de la famille. Il a fallu que je trouve une autre identité. J'ai pris celle de la rigolote. Mais avec le temps, j'ai découvert que je pouvais être aussi sexy. Je me suis autorisée à être multiple."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Madame Figaro du mois de novembre 2015
21 Nuits avec Pattie, en salles le 25 novembre