L'émission n'a pas encore été diffusée mais elle a déjà des détracteurs. Le lundi 11 janvier 2021, M6 dévoilera le programme Opération Renaissance. Une émission qui suit le parcours de dix personnes en situation d'obésité morbide et ayant choisi de recourir à la chirurgie bariatrique. Celle-ci a été pensée et est présentée par Karine Le Marchand. Mais voilà, au lieu de faire tranquillement la promotion de son nouveau bébé, l'animatrice doit répondre à une polémique.
Comme on l'apprend par l'AFP, 170 associations, soignants et particuliers ont signé une tribune du collectif anti-grossophobie, publiée sur Médiapart. Celle-ci dénonce la "dangerosité" du programme Opération Renaissance.
"Les personnes obèses sont considérées comme mortes-vivantes tant qu'elles ne réussissent pas à maigrir", a déclaré le collectif Gras Politique, lequel est à l'origine du mot-clé #pasmarenaissance sur Twitter et d'une pétition contre l'émission qui avait recueilli vendredi plus de 6 400 signatures. Selon Gras Politique, l'émission comporte des "conflits d'intérêts éthiques et financiers manifestes" citant notamment les liens entre Karine Le Marchand, marraine de l'Institut français du Bodylift, et sa fondatrice, une chirurgienne intervenant dans l'émission.
Karine Le Marchand a décidé de répondre à ces accusations et rétorque via l'AFP qu'elle est marraine "sans contrepartie" d'un institut dépendant de l'Hôpital de Paris Saint-Joseph, conventionné de secteur 1 sans dépassement d'honoraires, dont les opérations sont prises en charges par l'assurance maladie pour les patients concernés.
Concernant la sortie de son livre 15 étapes pour apprendre à s'aimer, ouvrage tiré de l'émission qui propose une méthode d'estime de soi censée faciliter la perte de poids, sans avoir "aucune compétence spécifique dans ce domaine", celle qui a connu des troubles du comportement alimentaire répond : "Je n'ai strictement rien à me reprocher, il n'y a pas de conflit d'intérêt." L'animatrice a aussi affirmé ne pas avoir "de honte" sur le fait de vendre un "livre qui peut être utile au-delà de la perte de poids".
Ce collectif avait déjà attaqué le programme avec pétition, il y a trois ans, alors que celui-ci n'en n'était encore qu'au stade de projet. Il avait aussi tenté d'empêcher qu'il se fasse en saisissant le CSA.