Déjà maman de deux filles, Barbara (17 ans) et Gina (12 ans), ainsi que de Thierno - que la comédienne avait adopté à l'âge de 19 ans lorsqu'il en avait presque 7 ans – Karole Rocher s'apprête à accueillir son quatrième enfant. Pour l'actrice, enceinte et bientôt à l'affiche du film Les Yeux du crocodile, "on peut être une bonne mère et une mauvaise compagne". Se confiant longuement au magazine BIBA, la star de Braquo avoue avoir mis du temps avant de pouvoir à dire "je t'aime", sauf à ses enfants.
"J'avais un vrai blocage quand j'essayais de le dire à un mec, je me sentais tellement conne", assure Karole Rocher. Pour elle, c'était même "pire que de montrer son cul", y compris au cinéma où Sylvie Verheyde (dans Un frère, son premier film) réussit l'exploit de la "débloquer". Dans les jours à venir, Karole Rocher mettra au monde son quatrième enfant. "Ma future fille aura des origines camerounaise par son père [Thomas Ngijol, NDLR] et corse par moi, j'espère qu'elle en sera fière", confesse-t-elle.
De la fierté, il en a fallu à Karole Rocher pour en arriver là. Avant de devenir une comédienne appréciée et courtisée, il y a cette jeunesse chaotique et cette vie de SDF. Elle se souvient de cette époque, celle qu'elle n'oubliera jamais et qui "te revient toujours à la gueule, quoi que tu fasses" : "Je suis arrivée à Paris, je n'avais pas 17 ans. J'ai connu la rue, la vraie, et pas seulement le temps d'un week-end. Je sais ce que c'est de regarder les fenêtres des gens et de mourir d'envie d'être chez eux, de faire des allers-retours sur les boulevards pour ne pas se faire violer en attendant que le métro." Pour autant, de ces souvenirs douloureux, elle ne veut pas "entretenir l'image d'une meuf qui a souffert, d'une victime". Et elle mesure sa chance.
De sa jeunesse, elle a hérité le désir d'éduquer ses enfants de la meilleure des façons qu'il soit, une éducation très ancrée dans la réalité. "Quand ma première fille avait 3 semaines, je me suis retrouvée seule à l'élever. J'avais besoin d'aide. J'ai entendu parler de cette école [Montessori, NDLR] et leurs méthodes m'ont plu.". En somme, il s'agit de "développer la confiance en soi des tout-petits et leur fibre artistique, ne jamais les punir". Ses filles avant son propre confort, Karole Rocher défend également ce credo. Elle raconte : "À un moment donné, j'ai préféré ne pas régler mon loyer pour pouvoir leur offrir cette école, et je ne le regrette pas." À croire que la relation mère-fille semble être idyllique si on écoute l'intéressée. "Je suis tellement présente que mes filles n'ont pas l'impression d'avoir une mère comédienne", avoue-t-elle, avant de détailler cette complicité : "Elles lisent mes scénarios, me font répéter. On regarde L'amour est dans le pré ensemble, on adore !"