Atout glamour phare de la famille royale lors des récents rassemblements solennels - garden party à Buckingham, parade Trooping the Colour pour les 88 ans d'Elizabeth II, cérémonie annuelle de l'ordre de la jarretière à Windsor -, Kate Middleton a manqué la journée d'inauguration du Royal Ascot, mardi 17 juin 2014. Laissant les princesses Beatrice et Eugenie d'York, Zara Phillips ou encore Sophie de Wessex mener la revue royale au premier jour de la plus grande manifestation hippique de l'année. Mais elle n'a pas non plus pris part à la journée de courses du mercredi 18 : ce jour-là, la duchesse de Cambridge, en solitaire, rendait hommage à sa grand-mère paternelle.
Lumineuse, chic et moulée dans une jupe crayon bleu marine Alexander McQueen et un haut d'inspiration marine (son humeur du moment, apparemment, puisqu'elle portait déjà sa fameuse marinière Me + Em dimanche en emmenant le prince George voir William jouer au polo) qu'elle n'avait plus porté en public depuis l'été 2011 et une visite à Birmingham, la duchesse Catherine était chargée d'officier lors de la réouverture de Bletchley Park, après une année de travaux de rénovation pour un coût flirtant avec les 10 millions d'euros. Une mission qui aurait pu ressembler à tant d'autres si elle n'avait pas fait écho à un pan de son histoire familiale, et plus particulièrement à sa grand-mère Valerie Glassborow, mère de son père Michael Middleton, décédée en 2006.
Situé à Milton Keynes, dans le Buckinghamshire, le site de Bletchley Park, qui abrite aujourd'hui un musée de l'Informatique, fut le point névralgique des efforts de décryptage britanniques au cours de la Seconde Guerre mondiale. C'est là, où 9 000 femmes oeuvrèrent, que furent percés à jour des codes ennemis importants, comme ceux de la machine allemande Enigma, réputée inviolable mais décryptée en octobre 1941 par l'Anglais Knox. S'ensuivit la création d'une section baptisée ISK (Intelligence Services Knox) dans la Hutte 16, qui décryptera plus de 140 000 messages interceptés jusqu'à la fin du conflit. Valerie Glassborow et sa soeur jumelle Mary travaillaient dans la Hutte 16.
Si Kate Middleton a eu la douleur de perdre en 2006 sa grand-mère, elle a pu s'émouvoir de rencontrer une de ses contemporaines, Lady Marion Body, et de recueillir son témoignage sur cette époque. Elle aussi faisait partie des équipes de casseurs de codes de la Hutte 16, qui changèrent la face du conflit. Comme la grande majorité des quelque 9 000 femmes qui oeuvrèrent au sein de ce berceau des services secrets qui prit ensuite le nom de GCHQ (Government Communications Headquarters - quartier général des transmissions d'État), Valerie Glassborow était retournée à une vie normale après la guerre : elle avait quitté Bletchley Park en 1946 et avait épousé Peter Francis Middleton dans le Yorkshire. Mariage dont furent issus quatre fils : Michael, Richard, Simon et Nicholas.
À Bletchley Park, site géré par le Bletchley Park Trust, la duchesse de Cambridge a eu l'occasion de rendre hommage au travail sous-estimé de ces femmes de l'ombre et de se plonger dans les exploits de sa défunte grand-mère en s'installant à un poste radio, sans doute avec quelques frissons d'émotion. Clarence House, très attentif à cet engagement officiel, a même posté sur son compte Instagram une photo de ce moment montrant l'épouse du prince William en train de déchiffrer un message. Deux heures plus tard, le secrétariat du prince Charles a également publié une belle photo de Valerie Glassborow.