Cocorico ! Kevin Mayer a renoué avec l'or mondial du décathlon, cinq ans après son premier sacre, à Eugene (Oregon) dimanche 24 juillet 2022. Egalement double médaillé d'argent olympique (2016 et 2021), le beau blond a totalisé 8.816 points au bout des dix épreuves pour s'imposer devant le Canadien Pierce Lepage (8701) et l'Américain Zachery Ziemek (8676). Pour cette folle victoire, le champion a pu compter sur les encouragements de sa compagne, Delphine Jariel.
Le discret couple se fréquente depuis 2017 et ne s'affiche que très rarement ensemble. Mais pour un tel événement, Delphine avait bien entendu fait le déplacement pour soutenir son homme. Sur son compte Instagram, la jeune femme a partagé plusieurs photos depuis les gradins. Après le sacre de Kevin, elle l'a notamment immortalisé sur le podium. Souriante, elle s'est ensuite prise en photo avec Alexandre Bonacorsi, l'entraîneur du champion du monde du décathlon.
A trente ans - il les a fêtés en février - Kevin Mayer entre dans le club ultra select des athlètes français doubles champions du monde en individuel, aux côtés de la légende Marie-José Pérec, couronnée sur 400 m en 1991 et en 1995, et de Eunice Barber, elle titrée à l'heptathlon en 1999 et au saut au longueur en 2003. Comme un symbole, One more time des Daft Punk résonnait dans le mythique Hayward Field quand le double médaillé d'argent olympique (2016 et 2021) comblait les dernières centaines de mètres du 1.500 m qui le séparait d'un deuxième sacre mondial, cinq ans après le premier conquis à Londres en 2017.
Au bout de ses dix travaux, il s'impose avec un total de 8.816 points devant le Canadien Pierce Lepage (8701) et l'Américain Zachery Ziemek (8676). Un accomplissement qu'il a accueilli les yeux remplis de larmes et les lèvres tremblantes quand la Marseillaise a été jouée en son honneur. C'est que Mayer gardait le souvenir de plusieurs décathlons douloureux et/ou malheureux, du zéro à la longueur aux Championnats d'Europe 2018 à Berlin aux Jeux de Tokyo traversés dos bloqué l'été dernier, en passant par son abandon aux Mondiaux 2019 à Doha, tendon (le gauche alors) récalcitrant déjà. Sans compter qu'en début d'année, le Montpelliérain a été tracassé pendant de longs mois par son tendon d'Achille droit "en feu" - ce qui l'avait fait renoncer aux Mondiaux en salle à Belgrade début mars - et n'a repris la course qu'il y a deux mois.
Ce retour sur la plus haute marche du podium mondial intervient alors que Mayer a décidé de prendre largement la main sur ses entraînements en se séparant au printemps de son préparateur physique Jérôme Simian. Au quotidien, il n'est plus accompagné que par Alexandre Bonacorsi, son ami d'enfance, à l'origine chargé de compiler ses données de performance (séances, séries, intensité de l'effort, etc.) mais qui "a engrangé de l'expérience depuis deux ans". "Ce mode de travail me plaît. J'ai adoré pendant le confinement, quand j'ai pu avoir un accès au stade : c'est là que j'ai sorti le meilleur de moi-même, que j'ai fait mes meilleures séances", retraçait Mayer auprès de l'AFP mi-juin.