Fin janvier, Kristin Scott Thomas révélait dans une interview accordée au Guardian qu'elle souhaitait arrêter le cinéma, dégoûtée de n'être qu'un soutien et une caution pour des projets fragiles. Tristesse.
D'autant qu'il semblerait que la talentueuse Kristin Scott Thomas soit également écoeurée par un autre sujet concernant cette France qu'elle a tant aimée (et qui le lui a bien rendu, avec notamment trois nominations consécutives au César de la meilleure actrice). Lors de cette entretien fleuve avec Decca Aitkenhead du Guardian, Kristin Scott Thomas a évoqué dans la douleur un pays qu'elle ne reconnaît plus, vampirisé par un antisémitisme de plus en plus visible. À tel point qu'elle confie, en coulisses, son désir de retourner en Grande-Bretagne, elle qui vit à Paris et avait avoué, par le passé, se sentir plus française qu'anglaise.
Questionnée sur une France en proie au déclin, Kristen Scott Thomas ne mâche pas ses mots pour peindre un tableau très sombre de ce pays dans lequel elle vit encore : "Je le pense, tout le monde le dit et c'est compréhensible. Il y a cinq ans, je vous aurait parlé des super écoles, de la super éducation, des super transports, des trains qui sont géniaux, des routes canons, de tous ces trucs qui étaient super, super, super ! Mais désormais, on ne peut plus en dire autant. Et je suis très inquiète de la montée de l'antisémitisme actuellement en France. Quelqu'un doit stopper Marine Le Pen", lâche-t-elle, alarmiste.
Franco-britannique, la comédienne ne vote pourtant pas, puisqu'elle n'a pas eu le temps de se faire faire une pièce d'identité française, nécessaire pour passer dans l'isoloir. "Et j'en ai honte", avoue-t-elle, après avoir concédé que sa vie était assez chargée et compliquée. Enfin, la journaliste l'a tout logiquement interpellée sur l'affaire Hollande-Gayet qui a agité la presse française : "J'aurais vraiment préféré ne pas savoir. En France, nous sommes tous choqués que la presse ait été si envahissante, car il y a une très forte - et je pense, à raison - croyance que la vie privée doit rester privée."