Elle a été la petite révélation tricolore de ce début d'US Open, la surprise qui remonte le moral après la cuisante défaite de Jo-Wilfried Tsonga au second tour du tournoi, et pouvait confirmer son potentiel avec le match qui allait l'opposer ce vendredi à Marion Bartoli, numéro 1 française. Malgré une défaite moins sèche que le score le laisse à penser (6-2, 6-4 pour son aînée), de grandes espérances sont permises...
Kristina Mladenovic, 19 ans, occupe la 150e place mondiale mais depuis le début de la levée américaine du Grand Chelem, la jeune fille qui frise les 180 cm sous la toise impressionne. Et pour cause. En junior, elle avait terminé la saison 2009 à la plus haute place, glanant le titre mondial. Les observateurs lui promettaient alors un bel avenir, comme le confie son coach Thierry Ascione, dont elle s'est attaché les services depuis le début du tournoi. "Elle sait ce qu'elle veut, elle est hyper ambitieuse, elle a une personnalité. Jeune, elle a tout gagné, tout le monde la voyait là-haut, elle signait des contrats de future numéro 1 mondiale. Mais elle est 150e à dix-neuf ans", constate le coach.
Suite à son titre, Kristina Mladenovic a connu une saison noire, avec deux grosses blessures qui l'auront tenue éloignée des courts durant 11 mois. Depuis, la jeune fille a bénéficié de 7 wild cards en Grand Chelem pour autant de défaites. Thierry Ascione est donc là pour faire passer un cap à cette jeune fille prometteuse : "Quand je vois sa volonté, si physiquement on arrive à faire ce qu'il faut - ce sera la clé - et que, médicalement, on s'entoure bien pour éviter les blessures, elle peut vraiment avoir une super belle carrière."
Car c'est bien là la force de la jeune femme. Son mental à toute épreuve. "J'ai toujours cru, je crois et je croirai toujours en moi. Ces défaites m'ont servie. Certes, ça a été difficile, mais je suis sur la bonne voie", confie-t-elle dans les colonnes de L'Équipe. Et à New York, la victoire est enfin au rendez-vous sous les yeux de sa maman Dzenita, son papa et préparateur physique étant resté en France pour s'occuper du petit frère, 16 ans et international des - de 17 ans. Au premier tour, elle se débarrasse de la Néo-Zélandaise Erakovic, 54e joueuse mondiale, avant d'étriller Pavlyunchenkova (6-1, 6-2), 20e au classement WTA, sous les yeux de son coach et de son amoureuse Mélanie Maudran... Impressionnant, et une réussite qui lui sourit enfin.
"Pourquoi maintenant ? C'est la beauté du sport. Moi aussi, je me demandais pourquoi ça ne passait pas avant. Vous pouvez me dire, vous ? Je ne sais pas. C'est comme ça, c'est le destin. Tout ce qui s'est passé dans ma vie, mes blessures, tout ça, c'est écrit", confiait-elle avant d'affronter Marion Bartoli pour une place en huitième de finale.
Dotée d'un puissant service et d'un coup droit à même de faire trembler les meilleures joueuses mondiales, Kristina Mladenovic pose un regard sincère et conscient sur son sport : "Le tennis, ça reste un travail, on se bat aussi pour ça, on ne va pas se mentir. J'ai déjà rigolé avec ma partenaire de double quand on a gagné à Montréal. Quand j'ai vu le prize-money rien que pour une victoire en double (44 000 euros, ndlr), j'ai fait : 'Ouh là, oui, c'est différent, si c'est comme ça toutes les semaines !' (...) Tant mieux si les sous tombent, mais ça reste secondaire pour moi. Le plus important, c'est de rester en bonne santé, d'être heureuse sur le terrain et de profiter de tous ces moments."
Des moments de bonheur qui se sont achevés face à Marion Bartoli (6-2, 6-4) ce 31 août en 16e de finale, après une belle prestation pleine de promesses qui appelle d'autres succès...