C'est la première grosse sensation de cet US Open dans le tableau masculin... Et une fois de plus, c'est Jo-Wilfried Tsonga qui en est la victime.
Le Tricolore, tête de série numéro 5, s'est incliné en quatre sets face au 52e mondial, le Slovaque Martin Klizan (6-4, 1-6, 6-1, 6-3). Une énorme désillusion qui ressemble étrangement à la défaite de Jo face au Japonais Kei Nishikori, alors 25e mondial, en huitième de finale de l'Open d'Australie. Sauf que cette fois-ci, il s'agissait d'un second tour et que son adversaire du jour n'avait jusqu'alors battu que deux joueurs du Top 50...
Ce jeudi 30 août, Jo-Wilfried Tsonga n'a jamais semblé en mesure d'imposer son jeu. Auteur de 36 fautes directes, le Manceau a quasiment offert la victoire à son adversaire, et le second set décroché 6-1 n'est qu'une illusion dans un désert tennistique proposé par le demi-finaliste de Wimbledon. Volées dans les tribunes, amorties totalement loupées, retour dans les bâches de protection, Jo-Wilfried Tsonga était bien loin du niveau qui lui avait permis d'accrocher Novak Djokovic à Roland-Garros et de passer tout près de l'exploit...
Outre son tennis envolé, c'est l'attitude du joueur qui a surpris. Agacement, avec une raquette brisée dans le second set, déconcentration, lassitude, énervement, frustration, le Tricolore n'a jamais trouvé la faille dans le jeu de son adversaire. Un sentiment de gâchis et un goût d'inachevé ressortaient donc de cette rencontre... Pourtant, lors de la conférence de presse, Jo était légèrement agacé lorsqu'on lui a fait remarquer son manque de combativité qui, jusque-là, lui avait permis d'occuper le cinquième rang mondial. "Vous n'avez pas l'impression que je me bats, mais moi, dans la tête, je me bats comme un fou ! J'ai l'impression de me battre. Tous ceux qui vont me dire que je ne me suis pas battu, le leur dis : 'Allez faire ce que j'ai fait, en courant à droite, à gauche, et on en reparlera.' Je me suis battu avec les moyens du bord", tentait-il d'expliquer.
Gêné par une blessure stupide, handicapé par les conditions météo, fatigué par une longue saison et une énergie folle laissée aux JO de Londres pour décrocher la médaille d'argent en double, Jo-Wilfried Tsonga a tenté de trouver les raisons de sa défaite dans les éléments extérieurs... "C'est sans doute un mélange de plein de choses, a-t-il poursuivi. La lassitude est là, et cet accident n'était pas l'idéal non plus. Pour moi, c'est terrible. A chaque fois qu'il a fait une chaleur comme ça, en plein après-midi, j'ai du mal. Je ne sais pas à quoi c'est lié."
Pour autant, le numéro 1 français espère bien rebondir et aller chercher sa qualification au Masters, lui qui avait atteint la finale l'année dernière où il s'était incliné face à Roger Federer : "Je vais beaucoup penser à cette défaite, je vais tout remettre en cause comme d'habitude : ma raquette, mon cordage, la façon dont je m'entraîne (sourire). Mais j'essaie toujours de garder la tête haute. Je vais repartir à l'entraînement et travailler dur, c'est la seule solution."
La solution serait peut-être de s'adjoindre les services d'un coach. Comme le suggèrent tous les anciens joueurs devenus consultants, de Mats Wilander à Brad Gilbert....