Au détour d'un accident dans une ruelle de Paris, elle apparaît, triste fantôme musical tourmenté par ses rêves oubliés et sa fin à venir. Parmi les quelques films que comptent sa carrière, Holy Motors est sans conteste le plus beau de Kylie Minogue, et le seul où l'Australienne quitte son habit de chanteuse pour embrasser un rôle et un univers de cinéma.
Invitée du festival Paris Cinéma pour présenter le film boudé lors du Festival de Cannes, Kylie Minogue est descendue sur scène au bras du réalisateur Leos Carax, figure muette et mythique du cinéma français entourée de son fidèle acolyte Denis Lavant et de l'extraordinaire Edith Scob.
Butant sur quelques mots en français, la chanteuse et comédienne reprenait sa langue maternelle pour dire que sa collaboration avec Leos Carax était comme un rêve. À l'écran, son show tragique en hôtesse de l'air dans une Samaritaine en lambeaux - clin d'oeil à peine déguisé à ses Amants du Pont-Neuf vingt ans après - est l'une des curiosités d'un film insaisissable où une Eva Mendes léthargique est enlevée par un monstre avant qu'Edith Scob ne réenfile son masque des Yeux sans visage (1960) de Franju.
Vingt-six ans après le fantastique Mauvais Sang (1986) avec Denis Lavant et Juliette Binoche, Leos Carax continue d'explorer la forme et d'attirer l'attention. En plus de la présidente Charlotte Rampling, Aure Atika, Emilie Simon, Julie-Marie Parmentier, Marie-Josée Croze, Hippolyte Girardot et Olivier Assayas - auquel le festival rend un hommage - étaient présents pour l'avant-première parisienne du 28 juin.
Les précédents films de Leos Carax seront eux aussi projetés dans le cadre de Paris Cinéma.
Holy Motors, en salles le 4 juillet.