Nouveau sélectionneur de l'équipe de France de football, Laurent Blanc s'était déjà exprimé il y a quelques semaines lors de l'annonce de son plan pour l'avenir des Bleus. Mais aujourd'hui, dans L'Equipe, le nouvel entraîneur met clairement les choses au point, avance qu'il n'y a aucun leader naturel ou joueur indispensable, et prévient que si l'équipe ne se qualifie pas pour l'Euro 2012, il s'en ira...
Concernant le fiasco des Bleus en Afrique du Sud, l'ancien défenseur central veut vite passer l'éponge et se concentrer sur l'essentiel : "Il y a le post-Afrique du Sud à régler au plus vite. Tout le monde veut effacer ça. J'ai envie de mettre en place ma nouvelle organisation, mon fonctionnement. (...) Je n'en veux pas seulement à Patrice Evra (capitaine des Bleus en Afrique du Sud, ndlr). Mais à tous ceux qui ont suivi. Ils m'ont tous déçu. J'étais là, devant ma télé, scotché, et je me disais : "Ce n'est pas possible"."
Celui qui a pris la décision de ne sélectionner aucun des 23 "grévistes" du Mondial à l'occasion du match amical contre la Norvège le 11 août, revient tout de même sur le fait que certains de ces joueurs restent naturellement sélectionnables, comme sans doute Hugo Lloris, Jeremy Toulalan ou Yohann Gourcuff (qui a pris deux matches de suspension après son carton rouge lors de la dernière rencontre du Mondial des Bleus), mais aussi Franck Ribéry et Karim Benzema, pourtant tous les deux mis en examen dans l'affaire Zahia : "Méfions nous des effets d'annonce qui obligent à revenir en arrière. Il s'agit de faits privés. Concernant Benzema, il peut y avoir une levée de sa mise en examen. Ribéry et Benzema seront, je l'espère, des éléments importants de l'équipe de France."
A propos des éventuels nouveaux venus ou retours : "Nasri a des arguments. Mexès est un joueur qui échappe aux stéréotypes. Quant à Hoarau, c'est un joueur atypique et intéressant. Gameiro est très intéressant. Cela m'embête plus pour lui que pour moi qu'il ne puisse pas venir (il est blessé et n'aurait pas pu jouer le 11 août contre la Norvège, si Blanc l'avait sélectionné, ndlr). (...) Sinon, si vous pouvez me citer un joueur incontournable (dans les 23 mondialistes, ndlr), bravo, parce que moi je n'en vois pas, à part le gardien de but (Hugo Lloris, ndlr)."
Que faut-il changer ? "Retenir comme critères essentiels l'état d'esprit, le comportement, l'attachement au maillot. C'est capital. Celui qui pointe des faiblesses, qui ne veut pas accepter, il dégage."
Les chances pour les qualifications à l'Euro 2012 ? "Sans sous-estimer nos adversaires, on a quand même les joueurs pour viser cette qualification. C'est l'objectif. (...) C'est l'Euro 2012 ou je m'en vais. Je n'ai pas signé quatre ans, comme certains l'ont écrit. J'ai signé pour deux ans. Après, si on se qualifie et si on fait un bon Euro, on peut éventuellement discuter d'une prolongation de deux ans de plus. Je serai jugé sur les résultats. Ce n'est pas mon trip de continuer quand j'ai échoué."
Le mot de la fin ? "La révolution, c'est gagner. C'est ce que veulent voir les gens : gagner leur équipe."
Pour lire l'interview de Laurent Blanc en intégralité, rendez-vous dans L'Equipe, en kiosques ce matin.