La justice a rejeté, ce vendredi 6 janvier 2023, la réclamation de l'association Osez le féminisme, qui arguait devant le conseil de prud'hommes de Bobigny que le concours Miss France, dont elle dénonce le caractère "sexiste", contrevenait au droit du travail. La juridiction s'est déclarée compétente face à la question soulevée, mais d'après un communiqué de l'association, "elle (la justice, ndlr) reconnait l'existence d'un travail et d'un processus de recrutement" dans la sélection des candidates au concours de beauté.
A noter que les prud'hommes ont également rejeté les autres demandes des militantes féministes. Une "décision intolérable qui fait perdurer un processus de recrutement discriminatoire et illégal", a regretté l'association, qui dit attendre de prendre connaissance de la motivation de la décision avant de faire éventuellement appel.
Pour rappel, les militantes de cette association avaient entamé en octobre 2021 cette procédure en justice, en expliquant alors que les organisateurs du concours imposaient des clauses discriminatoires aux jeunes candidates - comme le fait de mesurer au moins 1,70 m ou d'être "représentatives de la beauté". L'association contestait en outre la nature du lien juridique entre les organisateurs et les candidates : depuis l'an dernier, ces dernières signent un contrat de travail avec la production du spectacle, en tant que "mannequins". Les militantes estiment que ce contrat devrait commencer non pas trois jours avant l'élection, mais dès les sélections régionales.
Lors de l'audience, en novembre dernier, la présidente de la Société Miss France, Alexia Laroche-Joubert avait soutenu que cette question ne relevait pas de ses compétences car elle n'était chargée que de l'élection nationale. Elle avait par ailleurs réfuté devant les journalistes que l'élection de Miss France puisse être qualifiée de "sexiste" et dénoncé une volonté de "censure" de la part des militantes féministes.