
Le 8 juillet 2023, Emile Soleil, deux ans et demi, disparaissait dans la commune du Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence, alors qu’il séjournait chez ses grands-parents. Neuf mois plus tard, les ossements du petit garçon sont retrouvés non loin de là dans une forêt. On ne sait toujours pas ce qui est arrivé au petit Emile, mais un rebondissement de taille est survenu dans l’affaire. Le mardi 25 mars 2025, ses grands-parents Philippe et Anne Vedovini, ont été placés en garde à vue avec deux de leurs neuf enfants. Après deux jours d’auditions, ils ont été relâchés ce jeudi 27 mars 2025. Mais qui est responsable de la mort de l'enfant ?
L’enquête est toujours en cours, et depuis son arrestation, les médias s’intéressent de plus près au patriarche du clan Vedovini dont les attitudes et regards lors de l'ultime cérémonie ne sont pas passés inaperçus. Comme le rapportent nos confrères du Parisien ce mercredi 27 mars 2025, les parents de Philippe Vedovini ont étudié la médecine tandis que le grand-père d’Emile envisageait au départ de vouer sa vie à Dieu. Au début des années 1990, il a rejoint la communauté des six moines bénédictins de Riaumont qui est installée sur la colline de Liévin dans le Pas-de-Calais, "un pensionnat privé hors contrat, catholique intégriste, dont la doctrine empruntée au scoutisme dérive vers un quotidien paramilitaire, voire carcéral." Les journalistes du Parisien précisent que les pensionnaires exclusivement masculins de l’établissement "enchaînent prières torse nu au réveil, cours à distance et travaux forcés, dans une atmosphère moyenâgeuse." Rappelons que Riaumont fait actuellement l’objet de quatre procédures judiciaires pour des accusations d'agressions sexuelles.

En 2001, une enquête est menée au sein de l’établissement après qu’un élève se suicide, pendu sur les gradins du terrain de sport. Le nom de Philippe Vedovini est cité dans le rapport d'inspection, parmi "cette secte de chevaliers templiers" accusés de violences sur les collégiens. Il est décrit comme l’un des "deux plus violents", portant des "coups de pied aux fesses, gifles, coups de poing dans les épaules" aux garçons de l’établissement. Un ancien pensionnaire de Riaumont, Adrien Bonnel, se rappelle de Philippe Vedovini comme n’ayant "aucun scrupule à frapper les élèves, quel que soit leur âge." Puis au début des années 2000, il renonce à ses ambitions cléricales, épouse Anne et s’installe dans leur bâtisse du Haut-Vernet. À la tête d’une famille nombreuse, il travaille dans un cabinet d’ostéopathie situé au centre-bourg de La Bouilladisse (Bouches-du-Rhône) tandis que ses enfants et sa femme ne côtoient que très peu le monde extérieur. Anne se charge de l’éducation de la fratrie en leur faisant l’école à la maison. "La discipline règne chez eux, c’est évident", témoignait un habitant du Vernet au Parisien, "Ils ne se mélangeaient que très rarement à la population locale, ils avaient l’habitude de fonctionner en vase clos." Le grand-père maternel souffrait également d'une dépression depuis plusieurs années. À ce jour, Philippe et Anne Vedovini ainsi que leurs enfants sont présumés innocents.