Ce mercredi 20 avril 2022, Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont face à face à partir de 21h pour le fameux débat de l'entre deux tours des présidentielles. Le premier, chef de La République en Marche, est arrivé en tête du premier tour avec 27,6% des voix, tandis que la cheffe du Rassemblement national a obtenu 23,41% des voix. A l'animation de ce show politique diffusé sur TF1 et France 2, mais aussi BFMTV, CNEWS, LCI et franceinfo, se distinguent Léa Salamé et Gilles Bouleau, après la controverse liée au nom d'Anne-Sophie Lapix. Les deux journalistes étaient les invités de L'Instant M sur France Inter le 19 avril et ont livré leurs confidences avant cet entretien particulier.
Durant ce débat au cours duquel les intervenants connaissent les thèmes abordés, mais pas les questions exactes, la mise en scène a une grande importance. "Ce n'est pas une pièce de théâtre mais il y a une dramaturgie", explique Gilles Bouleau à Sonia Devillers. Le présentateur du 20h de TF1 utilise la métaphore du sport pour décrire le débat : "Ils vont être seuls, face à leurs limites, à leur talent, leurs failles."
C'est alors que sa consoeur rebondit sur le sujet : "Je vous donne un petit scoop, ils vont être encore plus seuls que dans les autres débats télévisés parce qu'il y a un parti pris télévisé qui a été décidé et qu'on trouve Gilles et moi intéressant. On verra ce que ça donne. Un parti pris de scénographie qui est qu'on a pas, contrairement aux autres débats, une table au milieu, nous deux côte à côte et eux à droite et à gauche. Nous, les journalistes, sommes clairement en retrait. Ce parti pris n'a jamais été fait encore en France. (...) L'idée, c'est de les mettre l'un face à l'autre."
Ne serait-ce pas très risqué "d'isoler" les deux politiques, à l'image de 2017 où les journalistes avaient déclaré avoir échoué à les canaliser et attraper leur regard ? Pour Gilles Bouleau, cette mise en scène avait bien réussi au débat des présidentielles mené par Chris Wallace face à Joe Biden et Donald Trump : "Il a fait oeuvre d'autorité alors qu'il était à 7 ou 8 mètres, dans une sorte de fosse d'orchestre."
Cinq ans après, Marine Le Pen et Emmanuel Macron se retrouvent devant les caméras pour défendre leurs idées. Environ 16,5 millions de téléspectateurs avaient assisté à leur affrontement en 2017. Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique à France Télévisions, avait alors coprésenté ce face-à-face avec Christophe Jakubyszyn. Pour la journaliste qui s'est confiée au Parisien, "sauf coup de théâtre, comme un candidat qui se décomposerait, ça ne joue qu'à la marge. Cela peut être très serré au final, mais je ne pense pas qu'Emmanuel Macron puisse s'effondrer et que Marine Le Pen gagne tout d'un coup, même si elle s'est davantage préparée à ce débat que la première fois en 2017". Le président sortant Emmanuel Macron est crédité de 56,5% des intentions de vote au second tour contre 43,5% pour Marine Le Pen selon le sondage quotidien Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo et Le Parisien-Aujourd'hui en France. La marge d'erreur est de 3,3 points.