Léa Salamé a cédé. Alors que son compagnon Raphaël Glucksmann se présente aux élections européennes sous les couleurs de son mouvement politique Place publique, la journaliste, soucieuse d'éviter "tout soupçon de conflit d'intérêts", a pris la décision de se retirer provisoirement de l'antenne de France Inter dès vendredi 22 mars 2019. Après les mots doux de son amoureux sur le sujet, ce lundi 18 mars 2019, sur les ondes de sa matinale radio, Léa Salamé s'est exprimée sur ce choix compliqué.
"Cette décision est la mienne en accord avec ma direction. Ce n'est pas une sanction. C'est moi qui ai pris l'initiative d'en parler en toute franchise avec mes patronnes avec lesquelles j'ai d'ailleurs eu la chance de discuter longuement et librement", lance la maman du petit Gabriel, 2 ans, justement né de ses amours avec Raphaël Glucksmann. Mais si elle assure qu'il ne s'agit pas là d'une sanction, Léa Salamé avoue que cette décision "lui coûte". "Mais je l'assume, poursuit-elle. Certains la jugeront critiquable, voire rétrograde. On pourrait arguer que ce serait faire insulte à votre intelligence, que personne ne tient mon stylo, que j'ai toujours placé ma neutralité et mon éthique professionnelle au-dessus de tout. On devrait aussi savoir qu'en 2019, une femme n'a pas le cerveau de son mari, qu'elle n'a pas à attendre à la maison que son mari fasse carrière."
Ce n'est pas une sanction
Un message clair qui répond directement aux allusions d'Audrey Pulvar ou encore de Cécile Duflot. Et de poursuivre : "On dira aussi que ça arrive toujours aux femmes alors certes il y a l'exemple de mon collège Franck Ballanger [compagnon de la ministre des Sports Roxana Maracineanu, NDLR], qui s'est aussi retiré et que je salue mais dans le journalisme comme ailleurs. Pour un homme, combien de femmes ?"
Puis vint le moment où Léa Salamé s'est expliquée sur cette décision. "D'abord et avant tout parce que ma profession de journaliste n'a jamais été aussi critiquée, attaquée, et vilipendée. Nous vivons à l'ère du soupçon largement relayé par les réseaux sociaux et je ne veux pas prendre le risque d'être instrumentalisée pour l'abîmer davantage", précise-t-elle. Dans cette période "aussi inflammable" qu'est celle de la campagne, la journaliste ne veut pas que lui soit reprochée "une quelconque collusion ou impartialité". Des propos qui valent aussi bien pour la matinale radio que pour L'Émission politique qu'elle anime sur France 2.
Léa Salamé animera sa dernière matinale radio vendredi 22 mars 2019 et sera de retour à l'antenne le 27 mai au matin, au lendemain du scrutin. Durant les semaines d'absence, elle sera remplacée par Alexandra Bensaïd, qui officiera au côté de Nicolas Demorand sur France Inter.