Égérie Prada depuis 2011, année où elle fait une apparition remarquée dans Mission Impossible 4, Léa Seydoux est de retour dans la peau de Candy. Finie, l'image de femme sauvage grimée en valseuse au désir ardent, la belle blonde est devenue une parfaite petite parisienne dans l'imaginaire de la Nouvelle Vague vue par Wes Anderson (Moonrise Kingdom) et Roman Coppola (scénariste et fils de Francis Ford). Les deux hommes sont à la tête d'un conte moderne délicieusement rétro, découpé en trois petites séquences, assurant ainsi la promotion du nouveau Prada Candy, L'Eau.
A l'instar des Ridley Scott (Fahrenheit, Dior), Baz Luhrmann (Chanel N°5, Chanel) ou Nicolas Winding Refn (Manifesto, Yves Saint Laurent), nombreux sont les cinéastes à avoir tromper le cinéma, le temps d'un spot publicitaire enivrant. Pour illustrer sa nouvelle flagrance, Prada a fait appel à un duo qui a déjà sévi dans l'univers de la publicité en réalisant un spot pour la bière Stella Artois. Les deux inséparables copains que sont Wes Anderson et son scénariste Roman Coppola se retrouvent donc derrière la caméra et profitent de cet appel du pied pour réaliser trois spots illustrant autant le parfum incarné par une égérie de toute beauté (Léa Seydoux) que leur amour indéfectible pour la France et son imaginaire fantasmagorique.
Direction Paris Rive Gauche. C'est chic, huppé, classe, haussmanien et surtout rétro comme le veut le style reconnaissable entre tous de Wes Anderson, qui a fait de ses films de véritables musées ambulants de périodes passées et fantasmées. Le cinéaste et son acolyte ont posé leurs valises à Paris (on est loin de la Ville-Lumière en noir et blanc illuminée par Jude Law - Dior, sur une musique de Muse, ou Justin Timberlake chez Givenchy) pour nous plonger en pleine Nouvelle Vague. Devant la caméra, une relation triangulaire avec, autour de Léa Seydoux, deux dandys courtisans, Julius PRodolphe Pauly) et Gene (Peter Gadiot). Ils sont amoureux d'elle, la mystérieuse parisienne au charme aussi irrésistible que sa frange. Et tour à tour, ils tentent de la charmer. Ce qui n'est pas sans rappeler la trame narrative du culte Jules & Jim, de François Truffaut, l'un des pontes de la Nouvelle Vague qui fascine tant le duo.
Sur une musique de Jacques Dutronc (L'Idole), les deux réalisateurs subliment Léa Seydoux, sorte de Catherine Deneuve réincarnée, virevoltante à souhait. Que ce soit un café parisien, un cinéma d'époque, un appartement haussmanien ou bien un salon de coiffure, les lieux restent typiques d'une époque que cherche à recréer Wes Anderson, lui, le spécialiste du rêve éveillé, amoureux de costumes rétro et d'objets dépassés.
Deux spots ont déjà été révélés. Le teaser du troisième est disponible dans notre player ci-dessus.