Si certaines cours d'Europe ont commencé leur année 2015 par là, le roi Felipe VI d'Espagne, en fonction depuis juin 2014, et la reine Letizia ont attendus d'être bien rôdés avant de sacrifier à l'exercice rituel du banquet de nouvel an : ce n'est qu'au bout de deux semaines d'activités officielles en 2015 que le couple royal accueillait mercredi 21 janvier au palais royal, à Madrid, les personnalités du corps diplomatique. Pour l'occasion, la fashionista Letizia, est-il besoin de le préciser, a fait dans la dentelle...
Après avoir déjà composé, en quelques apparitions, toute une palette de ses couleurs fétiches (blanc, fuchsia, rouge) et de ses styles variés (robe longue pour la Pâque militaire, pantalon à pli et gilet pour des audiences, chemisier et jupe taille haute pour une remise de prix, etc.), la reine a complété son échantillonnage de janvier avec une somptueuse robe noire tombant jusqu'au sol en moulant à la perfection sa silhouette gracile. La même robe qu'elle portait pour la même circonstance en 2012 ! Ainsi mise en valeur, la minceur extrême de Letizia, adepte de la zumba et de la course à pied, et en couple avec un chef d'Etat reconnu pour son exceptionnelle constitution physique, ne devrait pas manquer de susciter à nouveau des commentaires partagés... Son allure, en revanche, devrait faire encore l'unanimité.
Cela semble quoi qu'il en soit avoir été le cas face aux quelque 200 diplomates qui étaient conviés pour cette première réception au palais royal. Le roi Felipe VI et son épouse les ont tout d'abord accueillis, les uns après les autres, dans le Salon Gasparini, en commençant par le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, venu avec son épouse Elvira Fernandez, et le ministre des Affaires étrangères, José Manuel García-Margallo, également accompagné par sa femme. A leur suite, c'est un impressionnant défilé de diplomates qui a eu lieu - un protocole haut en couleur restauré par Felipe VI (son père le roi Juan Carlos Ier l'avait abandonné, remplacé par un discours de bienvenue) : personnels politiques impliqués dans la politique extérieure, représentants d'organisations internationale et ambassadeurs de plus de cent pays, dont certains en tenue traditionnelle de leur pays, se sont présentés à tour de rôle devant le couple royal. Quelques-uns de ces ambassadeurs avaient eu l'occasion de rencontrer quelques jour plus tôt le jeune souverain ibérique en plus petit comité, pour un autre rituel : la remise au roi des lettres de créance sanctionnant leur prise de fonction. Ce jour-là, l'entrevue avait été précédée d'une minute de silence observée solennellement par Felipe VI d'Espagne suite aux attentats terroristes perpétrés à Paris. Et justement, la menace du terrorisme, le roi en a fait l'un des points centraux du discours prononcé ce 21 janvier dans la Salle du Trône.
Devant tous ces représentants du dialogue et de la diplomatie internationale, Felipe a exprimé son "rejet" et son "mépris pour le terrorisme", fustigeant "la barbarie" et opposant au fanatisme "la force implacable de la raison exercée en toute liberté". Adressant ses pensées et condoléances à toutes les familles qui ont souffert l'an dernier du fait du terrorisme, ce "fléau inhumain", il a souhaité affirmer sa fermeté quant à la défense des droits universels et des libertés fondamentales, et appelé de ses voeux le règne sans partage du droit, de la justice et d'une coexistence respectueuse. Les progrès économiques de l'Espagne et l'évolution des relations internationales (Cuba, Amérique latine) ont également été évoqués, avant que tout l'auditoire soit invité à profiter du cocktail offert.