Lors de la réception du corps diplomatique et de ses voeux aux ambassadeurs étrangers en Espagne, le roi Juan Carlos, épaulé par le couple héritier formé par le prince Felipe et la princesse Letizia, ne manquait pas mardi 24 de souligner l'importance des relations d'amitié entre la péninsule ibérique et l'Amérique latine. Une main tendue d'autant plus importante que le dernier Sommet des Etats ibéro-américains, en octobre dernier à Asuncion (Paraguay), s'est déroulé dans un climat peu amène, des dirigeants sud-américains ayant snobé le rendez-vous et la presse ayant titré sans ambages sur le dédain à l'égard d'une Espagne décrédibilisée par la crise européenne.
Or, l'Espagne accueillera en octobre 2012, à Cadix, le 22e Sommet ibéro-américain, avec sans doute l'espoir de redorer son blason, en cette année de bicentenaire de la Constitution d'Espagne et d'Amérique hispanique. En adressant ses meilleures pensées à ses "amis" sud-américains et en faisant des relations ibéro-américaines une priorité de 2012, le monarque espagnol préparait le terrain. A commencer par la visite officielle du président du Pérou Ollanta Humala, arrivé en Espagne mercredi avec son épouse Nadine Heredia. Les hôtes sud-américains ont été accueillis au palais royal de la Zarzuela, à Madrid, en présence des ministres des Affaires étrangères des deux pays, et conviés à un dîner au cours duquel la relation entre les deux pays a été chaudement mise à l'honneur, le roi Juan Carlos parlant d'une "relation fraternelle basée sur l'histoire, la culture, la langue et des valeurs communes" et notant combien les expatriés des deux pays contribuent à renforcer leurs liens.
Présents dans l'après-midi au palais pour accueillir le couple présidentiel péruvien, le prince et la princesse des Asturies, lumineuse dans une robe gris perle ajourée au motif végétal, prenaient également part au dîner.
A l'heure où le roi d'Espagne a souligné l'importance du commerce extérieur pour tenter de surmonter la crise économique, il n'a pas manqué l'opportunité de rappeler que l'Espagne fut l'une des premières puissances à investir au Pérou, contribuant grandement à "sa croissance économique, tant en termes de biens et services générés que de création d'emplois et de contribution au trésor public, sans parler de son implication dans la responsabilité sociale des entreprises". Une manière de dire qu'il serait dommageable pour les deux nations de ne pas continuer à entretenir de fructueux liens commerciaux. Ce que leurs gouvernements respectifs s'affairent à formaliser via un accord de coopération bilatérale.