Avec son mètre 97, Felipe VI d'Espagne était assuré d'impressionner ses hôtes François Hollande et Manuel Valls (qui culminent à 1m74). Avec son élégance coutumière et son allure folle, son épouse Letizia était quant à elle assurée d'avoir le monopole du glamour sur les marches de l'Elysée, en vacance de première dame. Et de proposer un joli face-à-face avec Anne Gravoin, l'atout charme de Matignon.
Un mois après son avènement au trône espagnol, le roi Felipe VI, avec sa femme la reine Letizia, effectuait mardi 22 juillet 2014 sa visite inaugurale en France, dans le cadre d'une tournée de présentation qui les a déjà vus s'annoncer au Vatican, au Portugal et au Maroc, où ils ont partagé un somptueux iftar avec le roi Mohammed VI et sa famille, en plein ramadan.
Auteur de l'invitation lancée au souverain de 46 ans, François Hollande s'est fait un devoir et un plaisir d'accueillir en fin de matinée le couple royal ibérique sur le perron de l'Elysée, le géant Felipe s'immobilisant deux marches en contrebas du chef de l'Etat pour serrer la main qu'il lui tendait. Les visiteurs avaient au préalable été accueillis à l'aéroport d'Orly par le secrétaire d'Etat aux affaires européennes Harlem Désir, en présence de l'ambassadeur d'Espagne à Paris, Ramon de Miguel.
Le jeune monarque et le président de la République française ont eu l'occasion de s'entretenir pendant une demi-heure avant le déjeuner, l'occasion pour François Hollande de mettre en exergue non seulement les "liens étroits" existant entre les deux pays, mais aussi "deux grands enjeux" de leur coopération, à savoir "celui de la sécurité" et celui des "interconnexions entre l'Espagne et la France", notamment dans le secteur énergétique. Et de donner un horizon supplémentaire à ces échanges en invitant Felipe et Letizia d'Espagne à venir inaugurer au printemps 2015 la grande exposition Velasquez au Grand palais. Le roi Felipe VI a pour sa part insisté sur la priorité à l'emploi (des jeunes en particulier) et à l'incarnation de l'avenir européen, d'autant que "la France, a-t-il dit, est une nation admirée, un voisin cher et un partenaire essentiel", dont le destin, comme celui de l'Espagne, a façonné le Vieux continent. En ce jour qui voyait les coureurs du Tour de France attaquer les Pyrénées, le souverain espagnol s'est servi de l'image de cette "barrière naturelle qui sépare et en même temps unit" les deux pays pour illustrer les défis qui s'offrent à eux.
Le déjeuner offert à l'Elysée a été l'occasion d'évoquer de manière sympathique avec les hôtes ibériques les origines espagnoles du Premier ministre hispanophone Manuel Valls, natif de Barcelone, et de la maire de Paris Anne Hidalgo, originaire de San Fernando en Andalousie.
A l'issue du repas, le roi Felipe VI et la reine Letizia quittaient le palais présidentiel pour l'Assemblée nationale, reçus par son président Claude Bartolone, avant de prendre la direction de Matignon. Manuel Valls les y attendait en compagnie de son épouse la violoniste Anne Gravoin, qui avait mis dans le mille en optant pour une robe rose pastel, dans un ton clair proche de l'ensemble beige clair de la reine Letizia. La rencontre des deux charmantes quadragénaires était un sommet dans le sommet...
Après un nouvel entretien, le couple royal espagnol achevait sa visite officiel au Sénat, avec son président Jean-Pierre Bel. Felipe et Letizia ont encore un engagement officiel à Saint-Jacques de Compostelle le 25 juillet avant de savourer leurs vacances d'été avec leurs filles Leonor et Sofia.